Publié le Mercredi 15 mars 2023 à 10h22.

Que faire à Vierzon un vendredi soir ?

Dimanche 12 mars, El País consacrait un reportage au mouvement social en France, La France des petits villes mène la rébellion contre la réforme des retraites de Macron de Marc Bassets, dans lequel la réunion organisée par nos camarades de Vierzon était décrite avec détail. Traduction d'un extrait.

« Que faire un vendredi soir à Vierzon ? Pour une centaine de personnes, la réponse était claire : se rendre à une réunion politique dans une salle située en bordure de la vieille ville, entre le château médiéval et un quartier de lotissements gris des années 1970. Elle est organisée par la section locale du Nouveau Parti anticapitaliste (NPA). À l'entrée, il y a une table avec un buste de Karl Marx et une tirelire avec une petite pancarte : “Tirelire de solidarité avec les grévistes. Merci pour votre soutien”. L'orateur principal est Olivier Besancenot, leader du NPA et plusieurs fois candidat à l'élection présidentielle.

“C'est bien de prendre sa retraite, mais pourquoi pas une vie sans travail ?”, a déclaré Jean-Pierre, un retraité de 64 ans. Il dit qu'il a passé des décennies à se lever à quatre heures du matin, qu'il touche une pension de 1 170 euros, qu'il n'a jamais été autant chez le médecin depuis qu'il est à la retraite.“45 ans à l'usine ? Non, merci”.

Une femme d'une trentaine d'années, comédienne de profession et habituée à la précarité des indépendants de son secteur, lève la main : “Je fais partie de la génération qui, à un moment donné, a pensé qu'on ne toucherait jamais de pension, que les pensions n'existeraient plus à 50 ans”.

Un homme de 60 ans, né en Algérie et résidant en France depuis des décennies, rappelle les réformes des derniers présidents, le conservateur Nicolas Sarkozy et le socialiste François Hollande. “Sarkozy nous a enlevé nos chemises. Hollande, les pantalons. Macron veut nous enlever le pantalon. Ce que nous devons faire, c'est non seulement les empêcher de nous enlever nos pantalons, mais aussi récupérer nos chemises et nos pantalons”. Applaudissements.

Besancenot, après presque deux heures d'assemblée, prend la parole et célèbre : “C'est le soviet de Vierzon !” Avant de prendre congé, ils chantent l'Internationale. »

Multiplions les Vierzon !