Le forum organisé, vendredi 3 février, par le collectif quimpérois contre la (contre)-réforme des retraites, a réuni une centaine de participants.
Peu à peu, le brouhaha de la la salle numéro 1 des Halles de Quimper laisse place au silence, puis, s’élèvent les paroles d’Ambroise Croizat. Avec « cette révolution, permettez-moi cette formule [...], il est permis d’envisager que demain la Sécurité sociale, assurera à toutes les femmes, à tous les hommes une certitude quant à leur possibilités de vie, la prévention des accidents et leur réparation, l’indemnisation de toutes les pertes travail tel que le chômage, et l’assurance contre tous les risques sociaux… et la retraite nationale pour tous les vieux de France... Ce plan [prévoit] la remise complète entre les mains des assurés eux-mêmes des organismes de la Sécurité sociale. Rien de grave ne se fera sans la participation active et directe des producteurs eux-mêmes. » Pour la centaine de participants au forum organisé, vendredi 3 février, par le collectif quimpérois contre la (contre)-réforme des retraites, le ton est donné. Dans la foulée du discours de son grand-père, Pierre Caillot-Croizat résume ensuite les grandes étapes de la création puis les multiples coups portés à cette œuvre sociale, des ordonnances de 1967 – qui instaura la paritarisme syndicats-patronat en lieu d’une gestion aux mains des assurés – aux « réformes » Balladur, Juppé, Touraine faisant passer l’âge de la retraite de 60 à 62 ans, ou augmentant le nombre d’annuités nécessaires de 37,5 à 43.
Bloquer le pays pour gagner
Le débat qui s’instaure, tant à la tribune avec des représentantEs de Solidaires, de la FSU ou de la FédéB (diverses associations étudiantes en Bretagne), que dans la salle confirme la nécessité de hausser le niveau de la mobilisation contre cette attaque « civilisationnelle ». En effet, si toutes sont convaincuEs de la nocivité du projet gouvernemental pour l’ensemble des travailleurEs, notamment les femmes qui ont les carrières les moins complètes, les moins rémunérées, les moins considérées, iels estiment aussi que des grèves « saute-mouton », des manifestations « tour du pâté de maison » ne suffiront pas. Pour gagner, il faut maintenant bloquer le pays et la production, rappelle-t-on du côté du NPA, de Solidaires, des Gilets jaunes. Multiplier les initiatives, les distributions de tracts, les actions autour des centres commerciaux… Car toutEs sont convaincuEs que s’il n’est pas mis un coup d’arrêt à ce projet, le gouvernement et le patronat s’en prendront à la Sécurité sociale afin de faire disparaître tout ce qui émanait du projet du CNR et d’une forme d’auto-organisation des salariéEs. Rappel est fait aussi qu’au delà de l’aspect financier de la réforme, c’est aussi de la haine du patronat et du gouvernement à l’endroit d’une organisation où les usagers, les producteurEs (comme le rappelait Ambroise Croizat) ont (de moins en moins) la main sur un budget supérieur à celui de l’État. Reste à mettre en œuvre la radicalité exprimée durant cette soirée lors des prochains rendez-vous.