Mardi 17 janvier a eu lieu le premier meeting du NPA de l’année 2023 à la Bellevilloise dans le 20e arrondissement de Paris. C’est dans une salle pleine à craquer que ce sont rassemblées 550 personnes venues assister au meeting dans une ambiance à la fois combative et chaleureuse. Entre les applaudissement, le public était venu écouter les arguments contre la réforme des retraites, à la veille de la journée de grève du 19.
La situation était explosive avant même l’annonce de la réforme. L’écrasante majorité de la population subit de plein fouet les crises écologiques, sociales, économiques… Et tout augmente, sauf nos salaires. C’est ce qu’a rappelé Charline, jeune travailleuse et militante aux Jeunesses anticapitalistes. La retraite est bel et bien l’affaire des jeunes, qui ont toutes les raisons de se mobiliser contre cette réforme. La jeunesse a d’ailleurs été à l’avant-garde des mobilisations contre toutes les discriminations et pour l’urgence écologique de ces dernières années.
« On va tout faire pour gagner »
Fabien Villedieu, cheminot à gare de Lyon et militant syndical, a décrit les conséquences délétères de l’ouverture du système public ferroviaire à la concurrence. La poursuite des politiques austéritaires qui conduisent à la destruction des services publics, notamment l’hôpital et l’éducation. Pauline Salingue est revenue sur l’offensive néolibérale à laquelle fait face notre camp social, entre les prix qui explosent d’un côté et les profits records des grandes entreprises de l’autre. La série d’attaques racistes avec le projet de loi immigration de Darmanin, mais celles aussi contre les plus précaires avec la réforme de l’assurance chômage : « Nos vœux, on va les adresser dans la rue mais ce ne seront pas des vœux, ce seront des revendications sur lesquelles on va tout faire pour gagner ». Pauline a aussi rappelé que le 8 mars était à préparer dès maintenant en l’articulant avec la bataille des retraites puisque cette réforme va toucher en premier lieu les femmes dont la retraite est en moyenne inférieure de 41 % à celle des hommes.
Ne pas laisser les retraites à la loi du marché
Inès et Magali, deux militantes de l’association MaMaMa du 93, qui apporte une aide matérielle et un soutien moral aux femmes en situation de précarité, sont intervenues pour demander de la solidarité militante alors qu’elles font face à l’expulsion de leur local à Saint-Denis.
Nous avons aussi tenu à donner la parole à Yekbun Eksen qui est membre du CDKF (Conseil démocratique kurde en France) après leur avoir adressé un message de solidarité internationaliste alors qu’ils et elles ont été victimes une nouvelle fois d’un triple assassinat en plein Paris le 23 décembre dernier.
Olivier Besancenot a replacé la réforme dans un contexte historique en rappelant comment les générations précédentes se sont battues pour obtenir ce droit et le rendre effectif. D’ailleurs si cette réforme passe ils ne s’arrêteront pas là, les capitalistes veulent ouvrir le système des retraites à la loi du marché, en nous obligeant à avoir recours à des fonds de pension privés. Olivier propose donc à toutes les personnes dans la salle de se transformer en « militantEs de la grève générale ». Rachel Keke a d’ailleurs expliqué qu’il n’y aurait pas de raccourcis, qu’il fallait être nombreuses et nombreux dans la rue et faire grève pour instaurer le rapport de forces qui les fera reculer.
Un outil pour les luttes
Philippe Poutou et Pauline Salingue ont aussi insisté sur la nécessité de s’organiser collectivement parce qu’on refuse de perdre notre vie à la gagner, qu’il faut qu’on reprenne les richesses qu’ils nous ont volées, pour défendre les sans-papiers, imposer une écologie radicale, construire les solidarités antiracistes et se battre contre toutes les oppressions. Nous avons besoin de construire un outil pour les luttes, de nous rassembler afin de faire face à l’offensive des classes dominantes et pour imposer un autre projet de société.
Le meeting a permis de « faire le plein de combativité », de nous donner confiance parce qu’il n’y aura pas de résignation de notre côté et nous nous sommes donc donné rendez-vous le 19 pour une première étape dans la rue, puis le 21 janvier pour la marche pour nos retraites. Ce n’est qu’un début ! Pour celles et ceux qui n’ont pas pu être présentEs, le meeting est à voir en replay sur la chaîne de l’Anticapitaliste.