Ce qui est désormais appelé dans la presse « l’affaire Palmade » commence par un accident de la route dramatique mais assez banal. Le 10 février, l’humoriste, qui conduisait alors qu’il aurait consommé de la cocaïne, percute un autre véhicule. L’accident fait plusieurs blesséEs, dont trois graves, et parmi eux une femme enceinte dont la grossesse est interrompue par la violence du choc.
En 2021, selon l’Observatoire national interministériel de la Sécurité routière (ONISR), 53 540 accidents corporels ont causé 67 057 blesséEs et 2 944 décès.
S’agissant d’un personnage public, le petit monde médiatico-politique s’emballe à partir de deux éléments : la consommation présumée de cocaïne et son contexte, le « chemsex », qui est une consommation de produits psycho-actifs lors de relations sexuelles. Cette pratique concerne en majorité des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes.
« Drogue » et homosexualité, voilà de quoi faire parler en boucle dans les médias mainstream pendant une bonne semaine, avec une dose d’homophobie plus ou moins assumée et bien sûr une stigmatisation supplémentaire des usagerEs. C’est bien le problème. Au vu de la répression sur les produits utilisés dans la pratique du « chemsex », leurs usagers sont de plus en plus difficiles à atteindre par les programmes de santé communautaires.
Après une interview au JDD le 19 février, Darmanin annonce sa volonté de « retirer le permis de ceux qui conduisent sous drogue/alcool ». Les conducteurs testés positifs à un produit illicite se verraient retirer les 12 points de leur permis de conduire. Pour l’alcool, pas de « tolérance zéro » mais une discussion en cours sur le seuil à partir duquel l’alcoolémie mènerait à la même sanction.
On reconnait là la duplicité du pouvoir macronien envers le lobby de l’alcool, dont le pendant est son incapacité à mettre en place une véritable politique de réduction des risques liés aux consommations des substances aujourd’hui illicites.
Cerise sur le gâteau, Darmanin souhaite que ne soient plus sanctionnés les « petits » excès de vitesse… qui sont pourtant, d’après la Sécurité routière, le premier facteur d’accident de la route.