Les personnels soignants des services de réanimation des Hospices civils de Lyon (HCL), deuxième CHU de France avec 14 établissements, se sont mis en grève lundi 19 octobre.
Les témoignages des personnels sont éloquents : « On refuse de revivre le bricolage de la première vague » ; « Entre la première et la deuxième vague, rien n’a été préparé ! Depuis le confinement, on rattrape le retard lié aux premières déprogrammations » ; « Nous sommes sur les rotules avant même de démarrer cette seconde vague de Covid-19 » ; « On ne pourra pas sauver tout le monde. Il n’y aura pas assez de lits » ; « Non, M. Macron, ce n’est pas une question d’organisation mais de moyens »… Même les masques et les surblouses viennent à manquer : gardés 8 heures par jour, réutilisés de chambre en chambre… et les agents testés positifs au virus sont priés de continuer à travailler !
« Plus d’effectifs et de façon pérenne »
La CGT des Hospices civils de Lyon (HCL) a listé les revendications des agentEs des services de réanimation et de soins critiques. Entre autres :
– « Plus d’effectifs et de façon pérenne », en anticipant le recrutement pour assurer la formation spécifique nécessaire : mais la direction ne fait que redéployer le personnel « libéré » par les chirurgies déprogrammées. Il est difficile d’évaluer les besoins car les HCL refusent de donner les chiffres, il faudrait que les soignantEs fassent eux-mêmes les comptes service par service.
– « Des moyens de protection, ainsi que le matériel et les outils nécessaires pour exercer en toute sécurité », comme les pousse-seringues (servant à doser les médicaments injectés) qui viennent à manquer dans les services de réanimation.
Le ras-le-bol est tel que la grève avait été décidée pour le 19 octobre. L’hôpital de la Croix-Rousse et celui de Lyon sud ont été particulièrement mobilisés, mais il est difficile pour les différents services de se coordonner, de dépasser les divisions corporatistes et de mener la grève quand l’assignation est de rigueur. Le mouvement n’a duré qu’une journée. Aussi parce que la direction s’est engagée sur l’approvisionnement du matériel nécessaire et parce que les soignantEs veulent se concentrer sur les patientEs… mais la mobilisation est prête à rebondir !