Le dimanche 1er septembre, le comité de défense de l'Hôtel-Dieu (Paris) réunissant associations, syndicats (CGT et SUD) et partis politiques apprenait que les pompiers et le SAMU de Paris avaient ordre de ne plus amener de patients à l'Hôtel-Dieu. Décision a donc été prise d'occuper une aile de l'hôpital entièrement rénovée... puis fermée par la suite !
À la suite de semaines de mobilisation, la ministre de Santé Marisol Touraine avait annoncé le 10 juillet qu'il n'y aurait « pas de fermeture... ne voulant prendre aucun risque sur la prise en charge des urgences ». Une totale hypocrisie alors que tout est fait pour assécher l'établissement. Des services, comme le laboratoire d'analyses médicales, sont fermés. Le 2 août, la mobilisation avait même empêché le déménagement discret au petit matin de lits d'hospitalisation de médecine interne... Des pressions sont exercées sur le personnel. Ainsi, le docteur Kierzek, responsable du Smur, a été suspendu de ses responsabilités pour « prise de parole »...
Une mobilisation emblématique
Tous ces faits ont été dénoncés au cours d'une conférence de presse en présence du personnel le lundi 2 septembre. Christine Poupin y représentait le NPA.
Le projet de fermer l'Hôtel-Dieu et de créer « un hôpital-debout » sera véritablement dramatique pour les personnels et pour les patients. Les urgences des autres hôpitaux de Paris sont saturées, l'attente pouvant ainsi durer jusqu'à 14 heures !
L'enjeu de cette mobilisation va au-delà de l'Hôtel-Dieu. On peut s'attendre dans les années qui viennent à une catastrophe sanitaire. La lutte emblématique de l'Hôtel-Dieu pourrait aider à fédérer nationalement les mobilisations en défense de l'hôpital public. C'est ce que plusieurs organisations du collectif « Notre santé en danger », réuni dès ce lundi soir, souhaitent.