La mobilisation pour exiger l’ouverture des urgences de nuit de l’hôpital de Carhaix, en Centre Bretagne, se poursuit et s’amplifie ! Après la dernière rencontre avec l’ARS et la directrice du CHUR de Brest/Carhaix, le 14 septembre dernier, le comité de vigilance nous avait promis de revenir sur Quimper. Promesse honorée ce 30 septembre !
À Carhaix, alors que pas moins de trois cars sont affrétés pour aller à la préfecture, la mobilisation continue à se construire, et plusieurs enseignes commerçantes en soutien ferment leurs magasins ce jour. Sur place, à Quimper, un comité d’accueil est déjà présent. Il est composé de l’ensemble des partis de gauche, dont le NPA du Finistère et du Morbihan en force avec la présence de Philippe Poutou venu tout droit de Bordeaux. Des syndicalistes de Solidaires 29, Sud Santé Sociaux 29, de la CGT, de FO et de la CFDT de l’hôpital de Carhaix, de Concarneau sont présentEs sans oublier les pompiers de la CGT en tenue. Le collectif pour le « Tour de France pour la Santé publique » avec ses cartons rouges est bien entendu de la partie. Nous nous retrouverons entre 1 000 à 1 500 manifestantEs.
Unité et combativité
Les binious, barbecues et la catapulte en souvenir de la victoire de 2008 pour le maintien de la maternité de ce même hôpital sont de sortie, sans compter les forces de l’ordre qui barricadent la préfecture.
Pendant plus de deux heures, les éluEs du Centre Bretagne, dont Christian Troadec, maire de Carhaix, accompagnéEs du porte-parole du comité de vigilance, notre camarade Matthieu Guillemot, et de syndicalistes bataillent devant le préfet et le représentant de l’ARS pour faire entendre la spécificité de leur hôpital, distant de plus d’une heure de route des autres hôpitaux du département. Ils demandent ni plus ni moins le droit à l’égalité des soins pour toutes et tous sur leur territoire.
D’autant plus que l’actualité est sombre, comme le rappelle le Poher Hebdo, « la fillette d’un gendarme de Carhaix, âgée de 6 mois, est décédée dans la nuit cette semaine. Selon plusieurs sources, ce décès serait intervenu alors que l’enfant n’a pas pu être pris en charge aux urgences de Carhaix fermées la nuit. (…). L’hôpital de Carhaix, pourtant distant d’environ 300 mètres de la gendarmerie où l’enfant est décédé. Les équipes du SMUR de Brest arrivées sur place ne sont pas parvenues à réanimer l’enfant, Brest étant à plus d’heure de route de Carhaix ».
La colère monte
Les manifestantEs, en colère, tentent de se rapprocher de la préfecture, et c’est sans sommation que les forces de l’ordre réagissent en inondant les manifestantEs à plusieurs reprises de gaz lacrymogènes.
La délégation finit par revenir sans avoir rien obtenu, mais persuadée que les urgences de nuit rouvriront grâce au rapport de force face aux institutions qui restent sourdes à leur revendication, tout comme c’était le cas au début de la lutte en 2008.
La nouvelle bataille qu’engagent la population et les organisations du Centre Bretagne doit montrer l’exemple aux autres départements, comme l’a rappelé Philippe Poutou dont la présence a été chaleureusement applaudie par les manifestantEs et saluée par le maire Christian Troadec : « C’est uniEs et fortEs que nous sauverons notre système de soins ».
C’est pourquoi le NPA s’est engagé dans le Tour de France pour la santé publique et la défense de notre sécurité sociale : l’objectif est bien de mobiliser les personnelEs, usagerEs, syndicats, associations et partis pour obtenir un budget de la Sécurité Sociale (malheureusement étatisé depuis 1996) pour sortir de la crise sanitaire et pour répondre aux besoins des populations. Cet appel doit permettre une large convergence locale et nationale pour défendre le droit à la santé pour toutEs et partout.