Publié le Mardi 10 janvier 2023 à 19h18.

La santé et l’hôpital coulent, Macron fait des claquettes sur le pont du Titanic

Présentant ses « vœux » aux soignantEs le 6 janvier, Macron n’a énoncé en plus d’une heure que des mesures cosmétiques et une aggravation des conditions de travail pour les personnels hospitaliers, sans apporter aucune réponse pour sortir le système de santé du naufrage en cours. Personnels et patientEs attendaient un plan de sauvetage massif et immédiat, financé, pour faire revenir les soignantEs qui désertent l’hôpital, rouvrir les 100 000 lits fermés en plus de 20 ans, former et embaucher massivement les personnels de toutes catégories en leur assurant une rémunération décente, des conditions de travail satisfaisantes, améliorer la médecine de ville, développer un service de santé public et gratuit sur tout le territoire, avec le 100 % Sécu.

Ils ont entendu un président ressasser une nouvelle fois que tout cela n’était pas une question de moyens mais d’organisation. Pas de budget supplémentaire pour les embauches, la formation, mais une nouvelle détérioration des conditions de travail avec la remise en cause des maigres garanties subsistant sur les 35 heures et la durée du travail, le déplacement de personnels administratifs et techniques comme « petites mains » dans les services de soins, et une association des médecins à la gestion de la pénurie.

La remise en cause pour 2024 de la « tarification à l’activité », répétée elle aussi depuis 2017 et jamais appliquée, n’est guère crédible, d’autant plus qu’à moyens constants, elle signifierait simplement une autre répartition de la misère. Quant à la médecine de ville, le recrutement de 6 000 auxiliaires médicaux supplémentaires et une meilleure rémunération du travail de nuit et de la permanence des soins apparaissent dérisoire face aux conditions de travail insupportables pour les généralistes et à la désertification médicale qui touche aujourd’hui six millions de personnes. Personne n’attendait grand-chose des vœux présidentiels. Pour sauver le système de santé, pas d’autre solution que la mobilisation des personnels de santé et des usagerEs. Notre santé n’est pas à vendre !