« Le syndrome d’épuisement professionnel peut avoir des conséquences graves sur la vie des personnes », alerte la Haute Autorité de la santé (HAS), en rendant publique des recommandations pour aider les médecins à mieux le diagnostiquer.
La HAS le définit comme « un véritable syndrome qui se traduit par un épuisement physique, émotionnel et mental profond causé par un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan professionnel ». Une liste de manifestations possibles suit : symptômes émotionnels (anxiété, tristesse), signes cognitifs (troubles de la mémoire, de la concentration, isolement social), comportements addictifs, mésestime de soi... Mais la HAS en reste dans sa fiche à une description clinique et n’aborde pas les causes de la souffrance au travail qui culmine avec le burn-out.
Les causes résident dans la dégradation continue des conditions de travail sous les effets conjugués des politiques d’austérité et des méthodes managériales néolibérales : surcharge de travail à effectifs diminués et sollicitations accrues sans reconnaissance conduisent à une sensation de mal faire son travail. Des évaluations individuelles sur objectifs toujours plus hauts, hors d’atteinte, participent à l’auto-dévalorisation du salarié ainsi qu’à sa mise en concurrence avec ses collègues. La polyvalence des tâches, le recours à l’emploi à temps partiel, disloquent les équipes, dissolvent les solidarités, et concourent à l’isolement de celui qui craquera le premier.
Éradiquer le burn-out par la lutte collective
L’amélioration des conditions de travail passe par l’interdiction des licenciements, la fin des emplois précaires et à temps partiel contraint, des embauches massives pour satisfaire les besoins sociaux, la réduction du temps de travail et toujours plus de droits pour les salariéEs.
Il faut aborder la question du rapport au travail lors des débats et pendant les luttes. Les travailleurs sont les mieux placés pour donner leur avis sur l’organisation des services, de la production, en s’affranchissant des pressions de la hiérarchie.
Militons pour la reconnaissance du burn-out comme maladie professionnelle, ce qui n’est pas le cas actuellement, et pour la protection des médecins du travail contre leur employeur. 200 médecins ont été poursuivis par des entreprises pour avoir écrit que la santé d’un salarié s’était dégradée du fait de ses conditions de travail...
Christian Bensimon