Alima Boumediene-Thiery, ancienne parlementaire européenne et sénatrice des Verts, s’est vu refuser son inscription au barreau du Val-d’Oise. Selon le Conseil de l‘Ordre du barreau du Val-d’Oise, elle « exerce un militantisme efficace qui apparaît contraire à l’honneur, à la probité, aux bonnes mœurs (…) et au respect des principes essentiels de probité, de désintéressement, de modération et de confraternité ».Mais que lui reproche exactement le Conseil de l’Ordre ? Des malversations, des détournements de fonds ? Pas du tout, il s’agit de punir Alima pour son engagement dans la campagne Boycott-Désinvestissement-Sanctions. Elle a été poursuivie, avec notre camarade Omar Slaouti, pour des actions menées par les militants de la campagne BDS France et du CAPJPO, relaxée une première fois en 2010, mais un nouveau procès aura lieu en septembre 2013. D’autres affaires sont toujours en cours, bien que les termes du jugement relaxant Olivia Zemor en mai 2012 aient défini les actions de boycott comme une « critique pacifique de la politique d’un État relevant du libre jeu de débat politique (..) ». Le Syndicat des avocats de France (SAF) a dans un communiqué de soutien à Alima sévèrement critiqué la position du Conseil de l’Ordre, « ...au mépris du principe fondamental de la "présomption d’innocence" dont il s’affranchit aisément, comme celui du droit à la liberté d’exprimer ses opinions politiques, reconnu à tout citoyen, y compris aux avocats ».Pourtant, à Perpignan, à Mulhouse et ailleurs, les militants continuent à être poursuivis. Leurs interventions dans ou devant des supermarchés visent à dénoncer les importations et la vente de produits étiquetés « made in Israël » dont la plus grande partie est en fait issue des colonies de Cisjordanie, illégales en droit international, implantées sur des terres palestiniennes occupées. Lutter contre la colonisation et l’injustice est un impératif de notre morale. Soutenons Alima Boumediene et tous les camarades inculpés de la campagne BDS.Mireille Court