Publié le Jeudi 30 juillet 2009 à 09h29.

Grippe H1N1 : le prix de la casse des hôpitaux

Chaque année, la banale grippe saisonnière suffit à saturer les urgences, les services de réanimation et de pneumologie, alors qu'un vaccin efficace réduit les hospitalisations de 50%.

Déjà les urgences connaissent un pic d'activité lié à la grippe, alors qu'on n'observe en France qu'une circulation très limitée du virus. Malgré la décision justifiée d'orienter en priorité les cas suspects vers leur médecin traitant et les maisons médicales, les urgences restent le recours privilégié pour de nombreux patients fragilisés ou paniqués : fermeture des maisons médicales après minuit, pas d'obligation d'avancer les frais médicaux.

Avec les fermetures de lits et d'hôpitaux de proximité, trouver un lit d'hospitalisation est un casse-tête quotidien. Lors de la pandémie, ce sera mission impossible. Quant aux structures privées, elles refusent souvent d'accueillir des malades en urgence, qui occuperaient les lits d'hospitalisation programmée source de profits pour le privé.

Lors du pic pandémique, les « plans blancs » peuvent être activés : déprogrammation des activités non urgentes, renvoi des patients vers la médecine de ville, dépassement des bornes horaires sans limitation, à titre exceptionnel et pour une durée limitée, par arrêté du ministre de la Santé.

Comment l'hôpital en déficit chronique de personnel pourra-t-il supporter un pic épidémique de six à huit semaines, alors que les plans de retour à l'équilibre budgétaire poussent encore à la suppression de près de 30000 emplois hospitaliers. Pendant la grippe, les infarctus continuent !

Les hôpitaux publics saturés, l'hospitalisation privée, avec ses dépassements d'honoraires et parfois ses refus de soins pour les patients bénéficiaires de la CMU risquent de n'être un recours que pour les plus riches.

Retrait du plan Bachelot, arrêt des fermetures de lits, embauche massive de personnels, budgets en fonction des besoins… Voilà aussi les urgences face à la menace grippale. « La France est prête à affronter une pandémie de grippe » affirme François Fillon.

A Saint-Joseph, à Paris, on ferme le service de maladie infectieuse. Tout un symbole.