Le désengagement des pouvoirs publics en matière d’accueil de la petite enfance au profit du secteur privé, nouvelle source de profit pour les « investisseurs », n’est pas l’exclusivité du gouvernement. Il est relayé par les élus du PCF.Malgré ce qu’il avait promis à la population, le conseil général du Val-de-Marne, dirigé par le PCF, renonce au financement des crèches municipales et à la reconstruction et l’agrandissement d’une crèche départementale à Gentilly, à l’occasion d’une opération de renouvellement urbain.Qu’à cela ne tienne, si le service public est défaillant, les élus du PCF ont la solution : le partenariat public/privé, dont la maire PCF de Gentilly vante le mérite.À l’exception des éluEs du NPA, toutes les familles politiques du conseil municipal ont voté le financement d’une crèche privée. On peut même lire les félicitations du groupe municipal de droite au maire PCF de la commune !Finie la collectivité territoriale comme outil de résistance au capitalisme, sur bien d’autres dossiers, la dérive en bon gestionnaire du système par les élus du PCF est remarquable.À Gentilly le renoncement à la gestion privée de l’eau, toujours acceptée par les maires PCF depuis 1962, coïncide étrangement avec l’arrivée des deux élus de la LCR et d’un élu des Alternatifs en 2008…De la théorie du dépassement du capitalisme cher à la direction du PCF, les élus locaux de ce parti franchissent le pas en participant directement à la gestion libérale, via ce fumeux concept de partenariat public/privé.Pour ne surtout pas effrayer la population, la crèche privée devient dans la propagande municipale une « crèche inter-entreprise », la tribune du PCF dans le bulletin municipal s’intitule « défense du service public de la petite enfance » ! D’un côté un discours de tribune 100 % de gauche, de l’autre une gestion concrète qui s’apparente plus à la social-démocratie libérale.Enfin, pour rester sur le terrain du pragmatisme : le financement de cette crèche privée ne répondra qu’à 15 % des demandes non satisfaites. Quoi qu’ils en disent, le secteur marchand, source de bénéfices, ne peut être la solution aux besoins sociaux de la population.Agnès Michel et Marc Prunier, conseillers municipaux du NPA