Raté de calendrier ou volonté politique, les deux nouvelles sont tombées le même jour : 1) les voyages gratuits, pour les cheminots et leurs familles (sous certaines conditions) pourraient être remis en question, mais 2) la gratuité du train pour les trajets domicile-travail sera assurée aux policiers, à condition qu’ils se présentent aux contrôleurs à bord des trains, et armés !
Voilà qui a fait sursauter des cheminots, qui se demandent d’ailleurs, vu la politique de suppression accélérée de postes ces dernières années à la SNCF, à qui ces policiers pourront bien se présenter ! Si Macron à Marseille a cherché à séduire les flics avec un tas d'annonces bienveillantes à leur égard (nouvelles armes, nouveaux commissariats, à quoi s’ajoute donc le train gratis !), pas sûr qu’il soit sur les bons rails. Annoncer des flics armés dans les trains, pas sûr non plus que ça rassure les millions d’usagers qui connaissent déjà les violences policières quotidiennes dans leurs quartiers, lieux de travail et d’études, ou dans les manifestations auxquelles ils ont participé ces dernières années - loi travail, gilets jaunes, cortèges de travailleurs.euses en grève. Beaucoup s’étaient déjà inquiétés qu’au nom de la lutte antiterroriste, des policiers soient autorisés à rentrer chez eux avec leurs armes. Maintenant c'est dans les trains, lorsqu’ils iront travailler, ou qu’ils voyageront avec leurs enfants que cette milice exposera ses flingues ?
À l'heure où les lois d’urgence et le tout répressif voudraient museler les réactions et mobilisations – avec les bavures de plus en plus nombreuses qui les accompagnent –, non merci pour les flics armés dans les trains !
Et pour ce qui est de la gratuité des transports, et plus largement des services publics, oui elle s’impose pour toute la population ; avant que ne s’impose aussi un jour - sous contrôle des travailleurs.euses - une société sans police, qui est le bras armé de l'État défenseur de la propriété privée et du capitalisme.