Dans sa conférence de presse du 25 avril, Macron avait annoncé qu’il n’y aurait plus de fermetures d’écoles (mais pas de classes) et d’hôpitaux (mais pas de services), et présenté comme une grande innovation la perspective de création de maisons de service au public (MSAP), 2 000 d’ici la fin du quinquennat. Toute la presse avait alors relevé qu’il existait déjà 1 300 de ces maisons.
Le ministère de la « Cohésion des territoires » (ça existe) vient d’expliquer que les préfets seront chargés dès juin d’identifier avec les élus locaux 500 zones blanches où implanter de nouvelles MSAP sous le nom de « France service ».
Les MSAP existantes sont souvent loin de répondre à leur objectif proclamé : permettre un réel accès aux services publics dans les zones qui en sont dépourvues (en particulier parce qu’ils ont fermé) et leurs déficiences : conditions d’accueil, horaires d’ouverture, services offerts, etc., ont donc fait l’objet de nombreuses critiques.
Le gouvernement annonce une « charte de qualité » que devront désormais respecter ces établissements. En fait, soit elle entérine la fourniture de services au rabais, soit c’est surtout un tissu de banalités : ouverture à temps partiel (24 heures par semaine), espace de confidentialité, formation du personnel, accès à des imprimantes... Sous couleur de « qualité » est entérinée une logique de services au rabais. Autre problème, le financement qui restera toujours insuffisant : le dispositif consistera toujours en fait à transférer aux élus locaux la charge d’assumer le retrait des services publics de l’État et de ses opérateurs (La Poste, caisses de sécu, etc.).
Certes, les communes sont souvent partantes pour créer de telles maisons : les élus des petites communes essaient souvent de se battre pour maintenir des services. Mais cela dépend des initiatives des uns et des autres. De plus, les différentes administrations nationales voient dans les MSAP une occasion pour fermer leurs services.
Dans les années 1950, la France était moins riche qu’aujourd’hui mais, sans idéaliser les choses, les hôpitaux, les postes, les écoles… étaient plus présentes. Quelle que soit la bonne volonté des maires ruraux, ces maisons ne changent rien à la fracture territoriale justement dénoncée par les Gilets jaunes. C’est de la démagogie et du foutage de gueule.