Le 21 juin, à l’appel de la première organisation syndicale du secteur, Solidaires, les personnels de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et du Service commun des laboratoires (SCL) sont appelés à se mobiliser contre la réforme des contrôles de la sécurité sanitaire des aliments.
Cette journée de mobilisation s’inscrit dans un contexte particulier, où ces dernières années se sont multipliés les scandales de l’industrie agroalimentaire : lasagnes au cheval Spanghero, lait infantile contaminé chez Lactalis, œufs contaminés au fipronil, et encore récemment les pizzas surgelées Buitoni contaminées par la bactérie E.Coli et les chocolats Kinder soupçonnés d’avoir été à l’origine de dizaines de cas de salmonellose… On le voit, les profits du big business de l’alimentaire sont juteux et se font à n’importe quel prix, y compris celui de notre santé.
Face à cela, on attendrait des dits pouvoirs publics qu’ils mettent le paquet en matière de contrôle, puis de sanctions, pour mettre fin à ces scandales qui conduisent à de graves mises en danger de la santé des personnes, jusqu’à la mort de deux enfants en ce qui concerne l’affaire Buitoni... Mais en ce qui concerne ce pouvoir fidèle aux intérêts des capitalistes où qu’ils se trouvent, il n’en sera rien. Pire, le pouvoir pointe du doigt un service public, la DGCCRF, qu’il a contribué à attaquer (notamment en le privant du personnel nécessaire pour exercer ses missions), et veut aujourd’hui transférer plusieurs de ses compétences, ainsi que celle du SCL, sous la direction du ministère de l’Agriculture. L’opération n’est pas neutre, tant les pressions de l’agro-industrie en faveur du toujours moins de normes sont fortes sur ce ministère...
Par ailleurs, ceci va se doubler d’une délégation vers le privé des plans de surveillance et plans de contrôle (les prélèvements de sécurité sur les produits alimentaires). C’est la mise en route d’une véritable privatisation des contrôles (restauration, boucheries, boulangeries, grands magasins…), avec des contrôles payants exercés par des entreprises à but lucratif, employant parfois du personnel précaires, et non plus des personnels indépendants…
Le NPA exprime toute sa solidarité avec les agentEs mobilisés aujourd’hui. Protégés des pressions, ils et elles doivent avoir les pleins moyens d’exercer leurs opérations de contrôle de façon indépendante et avec plus de personnel. Au-delà, comme d’autres forces, nous mettons en discussion la nécessité d’une « sécurité sociale de l’alimentation ». Parce que nos vies valent plus que leurs profits, il faut mettre toujours plus de pression sur les grands groupes de l’agro-industrie afin de mettre fin aux multiples scandales.