Non à la flexibilité, stop aux licenciements, ensemble contre le Medef et le gouvernement. Le 6 mars, le conseil des ministres enregistrera le projet de loi transposant l’Accord national interprofessionnel (ANI) du 11 janvier entre le Medef et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC). Cet accord donne pleinement satisfaction aux exigences du patronat contre les salariéEs, dans la continuité du démantèlement du code du travail engagé par Sarkozy et la droite. Par la suite, ce projet sera soumis à l'approbation du Parlement probablement début avril.Au nom de la course à la compétitivité, cet accord vise à baisser le coût du travail, c'est-à-dire les salaires, à accroître la flexibilité et à faciliter les licenciements. Il est possible d'imposer au patronat et au gouvernement de remballer leur mauvais coup, à condition de ne pas craindre l'affrontement.Une campagne politiqueCe projet est bien celui du gouvernement. Hollande l'a voulu quand il a invité les syndicats et le patronat à « un compromis historique ». Michel Sapin, le ministre du Travail, l'a mis en oeuvre en orchestrant la négociation au nom du dialogue social, du « dépassement au bénéfice de tous » des « divergences d'intérêts entre représentants des salariés et des employeurs » comme il est écrit dans l'exposé des motifs du projet de loi.La gauche libérale poursuit en l'aggravant la politique de la droite et ses méthodes cyniques. Dépassement des divergences d'intérêts ! Le gouvernement se paye ouvertement la tête des salariéEs et des chômeurEs alors que, sur un an, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 8,8 %, que les fermetures d'usine et les plans sociaux se multiplient, que la précarité se généralise.Toujours plus de flexibilitéL'accord parle de « sécurisation de l'emploi » mais il ne vise qu'à imposer aux salariés des reculs sous couvert de maintien de l'emploi. La politique du chantage déjà développé par des patrons-voyous comme Continental acquerrait force de loi ! Un accord « gagnant-gagnant », disent le gouvernement, le Medef et la CFDT, un cynique enfumage ! Les salariéEs reçoivent quelques miettes en compensation de reculs majeurs. Ainsi, unE salariéE pourrait être licenciéE en cas de refus de voir sa rémunération baisser, à la seule condition qu'il gagne initialement plus de 1,2 smic. La baisse de salaire que pourrait imposer une entreprise n'est même pas limitée et elle pourrait s'accompagner d'une augmentation du temps de travail. Chaque salarié devra signer lui-même son acceptation sous peine de licenciement. Et les procédures de licenciement seront aussi simplifiées.La « flexi-sécurité » est une tromperie qui n’a d’autre objectif que de faire accepter aux salariéEs un recul de leurs conditions de travail et de vie sacrifiées au nom de la rentabilité financière, des dividendes. La démocratie n'est pas au Parlement mais dans la lutte !Non content d'avoir réalisé cet accord, le gouvernement voudrait le graver dans le marbre de la loi… avec le plein soutien de la droite. Il faut empêcher cette nouvelle forfaiture. La CGT, FO, Solidaires et la FSU appellent à une journée d'action le 5 mars. Les formes de cette journée sont encore floues mais il faut en faire une journée de grève et de manifestations dans tout le pays. Elle doit être le rassemblement de touTEs les salariéEs en lutte, le rassemblement de touTEs les mécontentementEs, des colères et des révoltes, une démonstration de force. Pour agir dans ce sens, le NPA a signé un appel initié par l'association Copernic et Attac, « Un ANI qui nous veut du mal » qui regroupe associations, syndicats, partis politiques, personnalités qui s'opposent au projet de loi.Nous voulons discuter dans nos syndicats, associations, avec les équipes militantes, sur nos lieux de travail des moyens de faire entendre nos exigences pour la garantie de l’emploi et un salaire décent. Préparer le succès de la journée du 5, c'est préparer l'indispensable bras de fer avec le patronat et le gouvernement. C'est à l'ensemble des travailleurs de s'exprimer et de décider, avec leurs armes, la grève, les manifestations pour changer le cours des choses sans craindre de s'opposer à ce gouvernement qui n'est pas le leur.Pour « développer l'emploi et lutter contre le chômage » comme ne le fera pas l'ANI, un gouvernement au service des travailleurs et de la population interdirait les licenciements, répartirait le travail entre toutes et tous, revaloriserait les salaires en remettant en cause les intérêts des patrons et des financiers, des riches. Il y a urgence à mettre un coup d’arrêt à une politique de régression sociale pour nous donner les moyens d'imposer une autre politique.Yvan Lemaitre
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Faujour