Publié le Jeudi 13 décembre 2012 à 19h08.

Arcelor : Construire ensemble la riposte

La mobilisation des salariés d’Arcelor agit comme un révélateur de la politique du gouvernement Hollande-Ayrault et de son alignement sur les exigences du Medef.

Mardi 11 décembre, Olivier Besancenot et Philippe Poutou étaient respectivement à Florange et à Basse-Indre pour rencontrer les équipes syndicales engagées dans la bataille contre Mittal et le gouvernement. à chaque fois, l’accueil est chaleureux et si les échanges sont graves, ils sont extrêmement constructifs autour de la question de la coordination des luttes. Rencontres entre équipes militantes et tour de France des sites en lutte sont mis en débat avec la volonté de prendre une initiative nationale début 2013. Nos camarades ont bien sûr réaffirmé notre soutien à la lutte des sidérurgistes mais se sont engagés aussi à aider à cette coordination en prenant des initiatives afin que les organisations politiques mettent leur forces en commun dans ce combat. 

Abandon gouvernementalLes syndicalistes, les salariéEs d’Arcelor expriment l’évidence : face à eux, il doivent affronter non seulement Arcelor Mittal mais aussi ce gouvernement qui s'est fait son allié. Au plan économique et industriel, l’accord Mittal-gouvernement s’est révélé une véritable duperie avec des investissements qui permettent à peine de maintenir les sites en état de fonctionnement. Quant au mirage pseudo-écologique d’Ulcos, Mittal a montré qu’il n’avait pas l’intention d’y engager ses dividendes. Il n’a qu’un objectif : conserver le secteur le plus rentable et se débarrasser de ce qui rapporte le moins et nécessite le plus d’investissement. Au plan politique, l’abandon de toute politique alternative est total. La nationalisation partielle et provisoire du site de Florange était pourtant le service minimum. Mais c’était encore trop et le gouvernement s’est rallié à la position du Medef pour lequel la propriété privée est le fondement même de nos sociétés.

Imposer d’autres solutionsCertes, dans la sidérurgie, moins qu’ailleurs, la nationalisation n’apparaît comme la solution pour la sauvegarde de l’emploi. Ce qui est posé, c’est non seulement la propriété de l’outil de production mais aussi les conditions de la reprise de l’activité. Cette l’intrusion dans la propriété privée ne saurait se réduire à une seule entreprise, ni même à une seule industrie. L’un des principaux clients d’Arcelor est justement l’automobile. Exproprier Arcelor, PSA, Renault et dans le même mouvement nationaliser le secteur bancaire, ouvrirait des pistes politiquement différentes de la gestion de la crise au détriment des plus démunis.Mais Arcelor Florange est aussi un test pour les stratégies syndicales. Sur le site, FO, CFDT et CGT sont à ce jour coude à coude face à Mittal et au gouvernement. Mais l’attitude des confédérations est plus problématique. Si l’acceptation par la CFDT nationale du plan Mittal est un grave recul, des initiatives nationales sont plus que jamais de la responsabilité des confédérations pour gagner face au patronat et au gouvernement.Robert Pelletier