Samedi 20 novembre, 11 heures, métro Javel, à Paris. Par hasard, le lieu de notre rendez-vous est plutôt bien choisi, pour cette première opération de nettoyage de la précarité. Nous sommes une quinzaine de militantEs de L’appel et la pioche et du NPA, muniEs de balais, éponges, serpillères, gants de vaisselle. Notre cible ? Adecco à domicile, numéro 1 de l’interim dans les services à la personne. Le secteur des services à la personne regroupe des aides ménagères, aides à domicile, gardes d’enfants, professeurs particuliers… Des salariéEs précaires, des femmes à 95 %, qui travaillent en moyenne 10 heures par semaine et cumulent les employeurs (2,2 employeurs en moyenne). Nous avons voulu organiser le grand ménage dans ce secteur qui produit de la précarité avec la bénédiction de l’État, qui le subventionne énormément, via des exonérations de charges et autres crédits d’impôts. Ces petits cadeaux, loin de profiter aux salariéEs du secteur, profitent aux 10 % des ménages les plus riches et à des entreprises privées telles que Adecco à domicile, qui jouent le rôle d’intermédiaire avec les « particuliers employeurs ». En 2009, le gouvernement a ainsi déboursé 6,6 milliards d’euros dans le secteur des services à la personne (selon la Cour des comptes), pour créer la même année 17 000 emplois en équivalent temps plein. Si on avait choisi de placer la même somme d’argent dans la création d’un service public des services à la personne, on aurait pu créer plus de 300 000 emplois en CDI et à temps plein pour faire le même travail ! La politique gouvernementale en matière de services à la personne est donc coûteuse, inefficace et injuste. Et cela mérite un sérieux coup de balai !Correspondante