Avec un rapport d’activité approuvé par 86,6 % des voix et une élection avec 95,3 %, François Chérèque a fait mieux que le secrétaire général de la CGT lors du congrès de la CFDT qui s’est clos vendredi dernier. Malgré une fermeté apparente sur le droit de partir à 60 ans bruyamment soutenu par les congressistes, la direction confédérale a fait passer l’idée de l’acceptation d’une augmentation du nombre d’années de cotisation sous conditions de concessions du gouvernement sur la pénibilité et les carrières longues. Double langage qui ne fait pas l’unanimité dans la direction, mais qui devrait permettre à la CFDT de ne pas connaître un affaiblissement comparable à celui de 2003 qui avait vu des dizaines de milliers de militants partir après le lâchage de la mobilisation. Porte entrouverte pour le gouvernement qui pourrait cependant ne pas la pousser, fort de l’insuffisance de la mobilisation. Malgré tout, les congressistes ont imposé un durcissement des positionnements sur les effectifs de la fonction publique et l’ouverture des droits des précaires. Là aussi la sauvegarde des effectifs et de l’audience de la centrale a pesé dans le sens d’une radicalisation du discours. Dans tous les cas, la mobilisation reste à construire.