Publié le Jeudi 28 novembre 2024 à 18h00.

CHU Clermont-Ferrand : cycles de travail imposés, on n’en veut pas !

Le mouvement de grève a commencé le 8 octobre au service de cardiologie dont une partie du personnel s’est mise en grève contre des trames de planning inconcevables qui ne permettent plus de concilier travail et vie personnelle.

Le travail à l’hôpital est dur physiquement et psychologiquement, et s’il nous est impossible d’avoir une vie de famille et sociale à côté du boulot cela deviendra intenable.

Des organisations du travail qui épuisent

Quelques exemples d’aberrations : 40 heures par semaine de nuit avec 4 nuits d’affilée, des séries de 4 semaines du matin ou du soir qui vont engendrer de la fatigue ; des week-ends de repos qui pourront s’inverser au moment des changements de cycle mettant en grande difficulté les personnels avec des obligations de garde alternée ; la multiplication des repos isolés, des jours de repos qui changent toutes les semaines au cours du cycle. 

On entend une petite musique en fond que pour assurer l’attractivité et faciliter le recrutement des nouveaux employéEs, le passage en 12 heures serait souhaitable. La direction s’est même fendue d’un guide sur comment appliquer les 12 heures en service. Que ce soit le changement de cycle ou de durée de la journée de travail, cela n’a qu’un but, faire des économies sur notre dos en supprimant des postes.

La mobilisation est forte

Des assemblées générales et rassemblements ont eu lieu sur les trois sites (au CHU de Clermont-Ferrand, à Gabriel-Montpied à Estaing, à Louise-Michel à Cébazat), de nombreux personnels y ont participé. Des liens, des échanges riches ont pu avoir lieu entre les agentEs des trois sites, un groupe de discussion WhatsApp a été mis en place pour réfléchir aux actions à mettre en place.

Le personnel en grève prend en main sa lutte avec le soutien de l’intersyndicale CGT, FO, SUD du CHU. Une pétition pour soutenir le mouvement est en ligne sur change.org. Depuis, le mouvement n’a fait que s’amplifier, de plus en plus des services en grève, de nombreuses banderoles aux fenêtres et affichettes sur les murs afin de montrer notre mécontentement. Les différents articles et reportages dans les médias, les nombreux appels à la grève, les différents rassemblements médiatisés, la pétition en ligne ont permis de faire sortir cette lutte en dehors des murs de l’hôpital et de faire le lien avec un risque d’épuisement professionnel qui aura automatiquement des répercussions sur les soins apportés.

Une direction obtuse et méprisante

La direction du CHU n’aime pas voir sa politique antisociale étalée au grand jour ; cela nuit à l’image du CHU. Le rapport de forces tend à s’inverser en faveur des agentEs, après plus d’un mois, la directrice générale a enfin daigné recevoir les organisations syndicales avec les salariéEs pour échanger sur cette problématique.

Cette entrevue a eu lieu le 15 novembre, le personnel s’est encore mobilisé devant la direction générale. La délégation comprenait 5 agentEs dont le service était en grève accompagnés des représentants syndicaux CGT, FO, SUD. Cet échange a duré deux heures sans réelle avancée, cette direction reste campée sur ses positions. Le personnel ayant participé à cette réunion a été choqué du peu d’humanité, de cette posture de mépris de la part de la direction. La mobilisation va devoir se poursuivre et s’amplifier pour obtenir gain de cause.

Correspondante

1 – Pour la signer : https://chng.it/p86KQRxkrM