Plus de 200 salariés, militants syndicaux de la CGT en grande majorité, sont menacés de sanctions graves par les patrons d’EDF SA.
200 salariés menacés de sanctions graves: c’est évidemment un chiffre énorme, qui montre la volonté d’affaiblir et d’intimider durablement le mouvement syndical au sein d’ERDF-GRDF. Plusieurs d’entre eux ont été convoqués par la police dans le cadre d’enquêtes préliminaires visant les coupures de courant réalisés dans le cadre de la grève. La police recherche les salariés qui seraient intervenus sur l’outil de travail. Et, dans le même temps, les salariés en grève dans les centrales nucléaires sont requis pour se rendre au travail, sous peine de sanctions graves, sous prétexte d’une mise en danger du réseau en cas de menace de canicule.
Cerise sur le gâteau ultralibéral, les fédérations CGT et FO sont assignées au TGI de Bobigny, le 26 juin, pour une remise en cause des préavis permettant aux salariés du nucléaire de continuer la grève de ceux d’ERDF-GRDF. Cette entreprise, dont le capital est détenu majoritairement par l’Etat, déploie un arsenal antigrève très violent. C’est une attaque frontale contre le secteur industriel le plus syndiqué de ce pays.
Pourtant, les fédérations concernées semblent totalement apathiques: la CGT a lancé une pétition et FO a publié un communiqué. Espèrent-elles encore que la négociation fera reculer le gouvernement et la direction de l’entreprise ? Cette stratégie est pourtant largement questionnée, dans les syndicats CGT en particulier, tant est grand le sentiment qu’elle a mené à une série de défaites. Aujourd’hui, seuls la fédération SUD-Energie et certains syndicats CGT appellent à une riposte à la hauteur.
Bien sûr, la situation est difficile, mais la résistance remarquable des agents des centrales nucléaires, qui continuent à se battre sur les revendications de tous, leur sang froid face aux menaces patronales sont pourtant un important point d’appui. Organiser une montée nationale à Paris, le 26 juin, paraissait tout à fait possible. Organiser un front intersyndical contre la répression et pour nos revendications, qui donne des perspectives pour tenir pendant les vacances, est attendu par les équipes syndicales, par les salariés qui ont été dans la lutte.
Assurément, ce qu’il va se passer dans les semaines qui viennent à EDF-GDF sera très important dans les rapports de forces entre patronat et mouvement ouvrier au niveau national. C’est donc un enjeu qui concerne l’ensemble du mouvement syndical, social et la gauche politique.