Les agents des finances publiques (ex-impôts et Trésor) étaient en grève le 2 février pour dénoncer les suppressions massives d’emplois, les conditions de travail dégradées et les rémunérations à la baisse. Cette grève nationale a été une réussite puisqu’environ unE agentE sur trois étaient en grève dans tous les services et de nombreux centres ont été fermés au public, obligeant même le directeur général Philippe Parini de reconnaître que le mouvement de grève était « significatif pour la seule DGFIP ». Mais pour autant, la direction est restée de marbre face aux demandes portées par les organisations syndicales sur l’emploi, les missions, les conditions de vie au travail ou encore les rémunérations. Sur le fond, ils ont été clairs : rien ne doit changer, tout doit continuer dans la même voie. Selon la direction, les suppressions d’emplois n’affectent pas la qualité des missions, et peuvent donc continuer sur leur rythme actuel. Il n’y aura donc aucune ouverture de négociations sur la question de l’emploi. Rien de tangible non plus sur la dégradation des conditions de travail, que Philippe Parini nomme non sans provocation « des tensions dans le travail ». Quant aux rémunérations, un non catégorique a été apporté, renvoyant la décision aux négociations de la fonction publique.
Depuis 2002, plus de 25 000 postes ont été supprimés aux finances publiques alors que la charge de travail ne fait qu’augmenter, dégradant un peu plus les conditions de vie de l’ensemble des salariéEs qui subissent chaque jour toujours plus de pressions. La Révision générale des politiques publiques (RGPP) a intensifié ces suppressions d’emplois : depuis 2008, deux départs à la retraite sur trois ne sont pas remplacés à la direction générale des finances publiques. Et, cerise sur le gâteau, le vote du budget 2012 entérine 2 438 destructions d’emplois supplémentaires. Pour Sarkozy et son gouvernement, ces suppressions sont une nécessité pour réduire les dépenses publiques. Pour réduire la dette et les déficits, il n’y aurait donc pour eux qu’une seule solution : moins de fonctionnaires et moins de service public Cette politique est désastreuse pour les services publics, pour le budget et pour les salariéEs.
La direction fait la sourde oreille face aux exigences des salariéEs. Devant cette attitude, une nouvelle intersyndicale se réunira dès le 6 février pour discuter des suites à donner à cette journée de grève réussie qui montre que la colère monte aux finances publiques. La convergence des luttes pour les services publics reste une nécessité.
Sandra Demarcq