Ford a vendu l’usine, il y a près de dix-huit mois. Aucun des projets de reprise n’a vu le jour et le partenaire industriel vient de rompre son contrat avec le repreneur. La production de transmissions pour Ford s’arrête début 2011. Après, il n’y a plus rien : 1 500 emplois directs et 8 600 indirects sont menacés. Ford voulait sous-traiter la fermeture du site. Les mobilisations ont obligé la multinationale à revenir récemment à la table des discussions, reconnaissant l’échec de la reprise et l’urgence de la situation. Ford s’engage sous la pression à chercher de l’activité pour l’usine. La résistance, commencée il y a près de quatre ans, a sensibilisé la population et fait « bouger » les pouvoirs publics. Le Comité de pilotage (préfecture, ministère de l’Industrie, pouvoirs publics et élus locaux) se réunit à nouveau, reconnaissant l’urgence de la situation. Si l’expérience de la lutte repoussant la fermeture prévue pour avril 2010 donne confiance, une majorité de salariés est résignée. Tous les syndicats, sauf la CGT, souhaitent un accord qui « garantisse » des minima financiers de départ (préretraite ou licenciements). La CGT maintient son refus du morcellement et la défense de tous les emplois. Ford doit reprendre l’usine et la réintégrer dans son plan de production européenne. Seule la mobilisation peut imposer cette solution : la CGT-Ford et le Comité de soutien organisent une manifestation au Salon de l’automobile, samedi 2 octobre. Un « train spécial » sera affrété. L’idée est de ne rien lâcher pour essayer de changer la donne. Philippe Poutou