Les trois responsables du syndicat SUD-Énergie ont décidé de poursuivre leur grève de la faim, lundi 21 décembre, dans les locaux GRDF de la rue Pétrelle (Paris ixe). Deux d’entre eux ne se sont pas alimentés depuis huit jours. La direction refuse toujours de réintégrer Nordine Mahroug.
Le bras de fer continue, rue Pétrelle (Paris ixe). Une réunion entre le syndicat SUD-Énergie et la direction de l’établissement GRDF a abouti à un échec, lundi 21 décembre. SUD réclame la réintégration de Nordine Mahroug, renvoyé le 15 décembre, mais la direction se limite toujours à des mesures d’accompagnement du licenciement. Avec douze ans d’ancienneté, ce père de deux enfants ne devra donc quitter son logement – dont la location dépend de son statut de salarié de l’entreprise – que le 15 mars. Ce qui correspond de toute façon à la fin de la trêve hivernale des expulsions locatives… D’ici là, il devra payer son loyer au prix fort. Son licenciement, pour «faute professionnelle», fait suite, selon les syndicats, à son implication dans le mouvement de grève du printemps dernier. Les procédures disciplinaires, allant de la rétrogradation au licenciement, pleuvent et touchent actuellement près de 240 agents.
Les trois grévistes de la faim, responsables du syndicat SUD-Énergie, réclamant la réintégration de Nordine mais également la fin des sanctions, poursuivent donc leur mouvement. René-Michel Millambourg, contraint de rester à l’extérieur du bâtiment, et Yann Cochin en sont à leur huitième jour; Pascal Chemin à son cinquième. Nordine Mahroug, qui a dû se réalimenter la semaine dernière pour des raisons médicales, reste à leurs côtés, dans le local syndical de l’établissement, transformé en camp retranché depuis que la direction en a interdit l’accès «à toute personne extérieure à l’entreprise». À tel point que les responsables de SUD-Énergie chargés de négocier avec la direction, Anne Debregeas et René-Michel Millambourg lui-même, n’ont pu y accéder ce lundi matin. Et de faire un constat d’huissier dans la foulée pour «délit d’entrave».
Car, faute de déblocage, la voie judiciaire pourrait s’imposer. La direction a dégainé la première, en rédigeant une mise en demeure dès le vendredi 18 décembre, sommant de mettre fin à cette occupation «non autorisée, abusive et en conséquence illicite du local syndical», sous peine d’action en justice pour obtenir l’évacuation. «La grève de la faim est externe à l’entreprise», assure-t-on du côté de GRDF, tout en assurant rester dans une «phase de dialogue». Mais signe que la pression s’accentue, un vigile empêche désormais les grévistes d’accéder aux douches. SUD appelle à un rassemblement devant les locaux de GRDF jeudi 24 décembre à 11h30. Joyeux Noël.
Thomas Mitch