À l'appel de l'intersyndicale CGT-SUD-FSU, les agents du ministère du Travail ont fait grève le 18 février. Une manifestation a eu lieu à Paris, ainsi que des rassemblements dans plusieurs villes.Sapin, ministre du Travail, engage une réforme de l'inspection. Sans rien dévoiler du projet, il appelle à la concertation… Mais ses intentions sont claires : réduire l'indépendance des agents de contrôle, les couper des salariéEs et de leurs organisations, programmer les contrôles selon les priorités politiques, confier les dossiers sensibles ou jugés trop techniques à des agents triés sur le volet.Pour amadouer et diviser, Sapin a parallèlement annoncé la transformation en 3 ans de 540 emplois de contrôleurs du travail en inspecteurs du travail et l'extinction du corps des contrôleurs du travail en 10 ans.Mais cette promotion sélective ne concernera qu'une minorité de contrôleurs (17 %). Les 83 % restants n'ont aucune garantie d'emploi, puisque la suite du plan se fera dans le cadre de négociations sur la mobilité dans la fonction publique et devra se plier aux contraintes budgétaires (150 postes supprimés cette année au ministère du Travail).Des reculs qui avancent masquésSi des divergences sur la question du corps des contrôleurs du travail sont apparues, l'intersyndicale dénonce les fourberies de Sapin qui instrumentalise les revendications salariales et statutaires des contrôleurs du travail pour avancer masqué sur une réforme de l'inspection du travail que personne ne réclame, et pour amplifier les suppressions de postes.L’enjeu des semaines à venir sera d’assurer la mobilisation des collègues sur des revendications unifiantes : refus de toute mobilité forcée, des moyens pour l'inspection du travail, l'arrêt des suppressions de postes et une revalorisation pour les contrôleurs et les catégories C, oubliées du plan Sapin.Comité inspection du travail / emploi Île-de-France