Toutes les fédérations syndicales de la Poste appellent à une journée de grève nationale, le 29 mars. Il faut faire de cette journée un succès, un point de départ de la nécessaire convergence des grèves locales.La Poste n’est pas à l’aise parce qu’elle a été au centre du viseur des grands médias ces derniers temps. Les journaux de 20 heures de TF1 et France 2 ont diffusé des sujets qui établissaient un parallèle explicite avec France Télécom : des réorganisations incessantes, des suppressions d’emplois massives (-50 000 depuis 2002 !), un management brutal...Mais la nouveauté la plus marquante, ce sont les bagarres victorieuses comme celle du Lauzet (Alpes-de-Haute-Provence) et surtout celle du 2e arrondissement de Marseille. À Marseille 2, 100 % du personnel, cadres compris, a tenu tête et au bout de 139 jours de grève a remporté une victoire nette face à la direction, grâce au soutien de la population locale, d’une grande partie de la gauche... et d’une détermination sans faille !Unifier les conflitsAu-delà de cette lutte exemplaire, les grèves contre les réorganisations sont incessantes à la Poste. Mais elles restent essentiellement menées bureau par bureau, chaque métier (facteurs, centres de tri, guichets) restant séparé des autres.La grève nationale du 29 mars doit être une occasion de se regrouper pour les postiers qui en ont assez. Et ils sont nombreux ! Organiser des assemblées générales (AG) de l’ensemble des grévistes à l’échelle des villes ou des départements est déterminant : l’idée d’une grève reconductible nationale germera plus facilement sur la base de liens tissés entre centres et entre métiers, si les postiers réalisent qu’ils peuvent avoir un impact en groupant leurs forces.Se battre contre les suppressions d’emplois et... pour les salaires !Si l’appel intersyndical du 29 mars insiste de manière correcte sur le combat contre les réorganisations, tout en oubliant de demander explicitement le retrait de la sécabilité, il n’en reste pas moins que les salaires des postiers sont misérables. Se battre pour un salaire minimum de 1 500 euros net et pour une augmentation générale de 300 euros net est une urgence. C’est aussi un mot d’ordre explosif parce qu’il peut mettre en mouvement toute une série de postiers qui ne sont pas directement touchés à l’instant T par une réorganisation. Et parce qu’une grève sur les salaires dans la plus grosse entreprise du pays ne manquerait pas d’avoir un effet d’entraînement sur d’autres boîtes.
Xavier Guessou