Au moment de quitter la Corse, La Préfète du Bas-Rhin a déclaré arriver en Alsace « en mode commando ». Elle l’a prouvé une fois de plus en organisant la répression des militantEs du NPA67 samedi 16 mai après-midi à Strasbourg. Ils/elles avaient décidé, en ces premiers jours de déconfinement, de se réunir sur la place Kléber – la place centrale de la ville – de 15h à 16h30, après avoir pris soin de déclarer la manifestation et d’en obtenir l’autorisation. Dix militantEs clairement identifiés avec des pancartes réclamaient des masques et des tests pour touTEs, du fric pour l’hôpital pas pour le capital… La place s’est trouvée, avant l’heure prévue, bien encadrée par les gendarmes mobiles qui ont procédé à l’enregistrement des identités des personnes soupçonnées d’être des manifestantEs.
Des militantEs d’autres partis, syndicats, associations, ainsi que les Gilets Jaunes qui déambulaient en ville par petits groupes, ont rejoint la manifestation. Au bout de 17 minutes, une première sommation de dispersion a été entendue. Les flics ont avancé pour vider la place. Ils ont manifestement ciblé un de nos camarades, par ailleurs retraité, alorsqu’il reculait sous la contrainte, en lui faisant subir plaquage au sol, menottage et 24h de garde à vue. Il est ressorti du commissariat avec une audience de reconnaissance de culpabilité fixée en juin, ainsi qu’une convocation au tribunal le 16 septembre s’il refuse la première procédure. Motif : rébellion avec violence contre un agent dépositaire de l’autorité publique et port d’une arme de quatrième catégorie… un Opinel !À la fin de la manifestation, les flics ont continué de patrouiller en ville pour dissuader les manifestantEs de se réunir et ne se sont pas privés de verbaliser – en totale violation de la honteuse loi d’exception – celles et ceux qui circulaient par petits groupes de trois ou quatre. Au total, selon les chiffres de la préfecture, 41 amendes ont été relevées.
Tout est bon pour la répression
La préfète « en mode commando » ne s’est pas gênée pour affirmer dans la presse locale que « dans un contexte de crise sanitaire, de telles manifestations favorisent la propagation du coronavirus et que, ne pas satisfaire aux obligations sanitaires, c’est se placer en infraction aux articles L211-1 et L211-4 du code de la sécurité intérieure ».Et pourtant, tous les flics n’avaient pas de masques lors de l’évacuation, et quasiment aucun au commissariat, comme l’a relevé notre camarade pendant sa garde à vue au cours de laquelle on lui a demandé de garder le sien.
La préfète « en mode commando » relaie la politique de Macron et de Castaner, elle aussi « en mode commando ». Il est hors de question que la rue reprenne des initiatives. Il est hors de question que les Gilets Jaunes et les manifestantEs contre la réforme des retraites relèvent la tête. Pourtant, toutes nos revendications, légitimes, n’ont pas été étouffées par la crise du coronavirus, bien au contraire. De surcroît, Macron et sa clique – dont la préfète « en mode commando » – tentent de faire passer celles et ceux qui résistent pour des opposantEs à leur unité nationale au service des plus riches.
Ce monde-là, nous n’en voulons plus. Ce monde-là, nous le combattons. Nos libertés doivent être défendues. Cette affaire montre, par les différents messages reçus, qu’elle touche au-delà des simples militantEs. Il faut amplifier la résistance, revendiquer haut etfort un droit à la santé, un droit à la dignité, un droit à la libre circulation des individus… un autre monde.
Correspondant NPA 67
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