Depuis plus d’un an, des actions locales dénonçant la précarité sont menées un peu partout, s’intensifiant fin octobre.
Les conséquences de la crise engendrent toujours plus de précarité dans toutes les couches sociales. Les fins de mois sont de plus en plus difficiles et les perspectives d'avenir s’amoindrissent. Les licenciements, les non-reconductions de contrats, l’augmentation des CDD courts et la raréfaction des offres sont autant d'éléments qui nous fragilisent de plus en plus. Aujourd’hui, l’urgence sociale est de combattre le chômage, la précarité et le développement de la misère. Face à l'augmentation du chômage, le gouvernement brasse du vent à coups de «plans d'urgence pour l'emploi» inefficaces, exonérant toujours plus les patrons de leurs cotisations patronales et nous forçant à accepter n'importe quel emploi à n'importe quel salaire. Il projette même de supprimer la taxe professionnelle «pour ne pas pénaliser l’emploi», mais en se gardant bien de dire qu'il supprime là une forme de redistribution sociale...
La mobilisation des chômeurs et des précaires est en marche, la prise de conscience de luttes collectives grandit.
Afin de combattre la précarité et d'arrêter la stigmatisation des précaires et chômeurs, des marches régionales sont organisées fin novembre par le collectif Droits Nouveaux, composé de militants issus d'associations(AC, Apeis, MNCP, CGT privés d'emploi, Dal, CIP...), de syndicats et de partis politiques. Ces marches aboutiront sur la manifestation annuelle des chômeurs et précaires le 5 décembre.
D'après les statistiques de septembre provenant du Pôle emploi – qui est loin de prendre en compte toutes les situations –, le taux de chômage dépasse 10% de la population active, soit une augmentation de 20,8% sur un an. De surcroît, le système d'indemnisation du chômage est complètement inadapté face à la crise et les reformes concernant les revenus de substitution aggravent la situation. Les situations ubuesques sont fréquentes, les pressions du contrôle social, la culpabilisation des chômeurs, les radiations, la déshumanisation des échanges, le manque d'information, la traque des sans-papiers... sont inacceptables !
À Caen, Marseille, Montreuil, Paris, Rennes et Toulouse, des pôles emplois rebaptisés Police emploi ont été investis par des collectifs de chômeurs et de précaires pour débloquer des dossiers de demandeurs d'emploi qui subissent des situations hallucinantes, rencontrer les chômeurs et les salariés de Pôle emploi, dénoncer le manque d'informations et de droits des demandeurs d'emploi ou enfin pour occuper une des plates-formes téléphoniques du3949. À Alençon, Angoulême, Lyon, Paris et d’autres villes, des chômeurs et des précaires ont mis en quarantaine des agences contre la grippe P (précaire) par des opérations de décontamination. Vêtus de blouses et de masques blancs, ils ont placé des cordons de sécurité afin de dénoncer la précarisation dangereuse qui nous est imposée. Des dizaines de collectifs se mettent en place partout en France pour préparer de nouvelles actions en novembre.
Toutes ces différentes actions illustrent bien le ras-le-bol des précaires et réaffirment que nous ne sommes pas des variables d'ajustement du marché du travail. Une nouvelle répartition des richesses et une nouvelle organisation de la société sont nécessaires pour assurer à chacun le droit au logement, à la santé, au transport, et à un revenu qui permet de satisfaire les besoins essentiels de tous.
À la veille du sommet de Copenhague, le parallèle entre crise économique et crise climatique semble évident. Les précaires seront en effet les premières victimes de la pénurie énergétique qui s'annonce. Ces crises trouvent leurs racines dans le même terreau : le capitalisme! Alors, à une attaque globale, la riposte ne peut être que générale, et la lutte se doit d'être collective et solidaire!
Commission précarité
Plus d'infos : http://contrelaprecarite.blogspot.com/
contact : agdesprecaires@gmail.com