La direction courrier de La Poste de Seine-Saint-Denis a décidé de fermer le centre courrier de Livry-Gargan et de transférer son personnel au centre de Sevran dès novembre 2011. Cette décision cinglante n’est pas négociable. Elle prépare une dégradation certaine des conditions de travail et du service aux usagers, des déplacements, voire des suppressions d’emplois. Les compensations proposées sont dérisoires. L’entreprise manipule et compresse ses salariés comme de vulgaires citrons.
Dans le centre de Livry-Gargan, la colère monte. Une pétition de refus de fermeture recueille plus de 6 000 signatures dans la ville. Le 23 mai, la grève est lancée. Un piquet de grève se met en place. Des représentants syndicaux 93 de La Poste (Sud PTT, CGT, CFDT et FO) sont au service de la grève. Les assemblées générales de grévistes décident des initiatives. Des politiques sont en appui local. Des responsables politiques centraux viennent apporter leur soutien (Jean Desessard pour EÉ-LV et Olivier Besancenot).
Le 3 juin, la direction de La Poste de Bobigny accepte de délocaliser le personnel de Livry-Gargan à Clichy-sous-Bois et non plus à Sevran. Mais faute de concessions supplémentaires suffisantes, la grève continue. La reprise du travail ne se fait que le 11 juin, après 19 jours de grève.
Les préavis de grève déposés par les syndicats 93 de La Poste pour le 14 juin sont levés. La reprise du travail est décidée la rage au cœur. D’une part, parce que le changement de pied de la direction lui permet de faire passer l’essentiel : la suppression du centre de courrier de Livry-Gargan. D’autre part, parce que les concessions chiffrées de la direction sont jugées trop faibles par les grévistes : paiement de trois jours de grève et échange de trois autres jours avec trois jours de congés payés travaillés, prime de délocalisation de 150 euros, deux jours de RTT, retrait de salaire pour grève à raison de deux jours par mois à compter du salaire de juin 2011, annulation des menaces de sanctions individuelles et de la prévision de réorganisation des équipes en novembre 2011.
Les pertes de salaire devenant préoccupantes, les mobilisations à La Poste en Seine-Saint-Denis prévues pour le 14 juin sont trop aléatoires pour contraindre la direction à de nouveaux reculs partiels.Cependant les acquis qualitatifs de la grève dépassent largement la simple addition des quelques résultats chiffrés. Les factrices et les facteurs de Livry-Gargan ont en effet mené une belle bataille de lucidité, de courage et de fraternité. Les grévistes ne sont pas responsables de l’isolement de la grève, les médias n’ont pas fait leur travail d’information. La direction courrier 93 de La Poste et sa hiérarchie n’ont cessé de désinformer le public, de chercher à diviser les grévistes. Des mauvais coups sont à prévoir dès l’installation à Clichy-sous-Bois. Nos amis et nos camarades ont tout intérêt à tirer les leçons de cet engagement et à maintenir leur vigilance, leur cohésion pour demain
Comité NPA Sevran (correspondant L. G.)