À l’ENS, les assemblées générales (AG) ont d’emblée lié l’exigence de retrait de la réforme des retraites au combat contre la précarité et pour les salaires, grâce aux personnels bibliothécaires, ingénieurs, administratifs, techniciens, ouvriers, personnels sociaux et de santé (Biatoss). Le mouvement a été marqué par la combativité d’une équipe militante radicale (SUD, NPA...), une forte auto-organisation et le souci constant de liens étudiants/travailleurs. La participation des Biatoss à la lutte s’est étendue et intensifiée grâce à un blocage de la cuisine permettant aux travailleurs, précaires en majorité et harcelés au travail, de venir à l’AG et à la manif du 28 octobre sans perdre leur salaire. Des revendications ont été adressées à la direction : titularisation ou au minimum passage en CDI des précaires, hausse des salaires de 300 euros par mois, facilitation de l’accès au logement, recrutements nécessaires. Le mouvement s’est radicalisé la semaine dernière, avec blocage des cuisines, de la bibliothèque et des bureaux de la direction. Les AG se sont massifiées, avec de nombreux Biatoss qui participent pleinement aux discussions et à la prise de décision démocratique. La direction prétend que la loi lui interdit de titulariser ou de proposer un CDI aux contractuels, alors que certains enchaînent les CDD depuis huit ou dix ans, ce qui est illégal. Elle refuse d’augmenter les salaires alors que l’ENS gaspille une bonne part de son budget dans des dépenses somptuaires ou destinées à assurer sa « visibilité internationale ». Elle fait appel à des vigiles et à la police pour intimider les bloqueurs et fait pression sur les personnels. Elle craint que la médiatisation du mouvement (articles déjà parus dans de grands quotidiens) et les révélations sur les conditions de travail des personnels nuisent au « prestige » de l’établissement. Ce type de lutte, inédit à l’ENS, confirme le renouveau de la combativité ouvrière que l’on a déjà pu constater lors du mouvement national sur les retraites.Comité NPA de l’ENS