C’est en scandant « On est là ! On est là ! Même si Darmanin ne veut pas, nous on est là ! Pour les régularisations et pour le droit au logement même si Kasbarian ne veut pas nous on est là ! » que plus de 500 personnes on rejoint la Préfecture depuis la place de la Comédie samedi 25 mars.
Cela faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu autant de monde se mobiliser pour l’égalité des droits. Cette belle manif est venue mettre un point d’orgue à une semaine d’effervescence à Montpellier.
Accueil bruyamment solidaire
Mardi 21 février, 7 h 30, rond-point du Château d’O à Montpellier. L’une des grosses entrées de la ville. Des klaxons, des cris et des voitures/bus/camions qui roulent au pas. Un bouchon certes, mais c’est surtout un barrage filtrant. On a rarement vu autant de sourires dans un bouchon. Bien sûr quelques énervéEs et soutiens de Macron mais surtout un accueil bruyamment solidaire ! Ce matin-là quatre ronds-points sont filtrés, à quatre entrées de la ville. Objectif ? Mobiliser pour la journée du 23 mars et démontrer un peu nos capacités de blocage de l’économie. Des ralentissements jusqu’à 12 km et une initiative couverte par France 3 et France 2. Opération réussie.
La veille les grévistes du bac se retrouvaient devant le rectorat au son de « Ni bac Blanquer, ni retraite de misère ! » Le lendemain on bloquait les voies d’accès aux deux gares de Montpellier en coordination avec les cheminotEs grévistes. Et la semaine précédente 200 militantEs bloquaient le dépôt de carburant de Frontignan (près de Sète), l’un des plus gros du sud de la France, à l’appel d’une intersyndicale départementale.
Combien de temps ?
Pour enthousiasmante qu’elle soit, la mobilisation ne se développe pas sans poser question. L’intersyndicale locale propose peu de choses entre les dates nationales. Les initiatives viennent de structures d’auto-organisation de la frange militante (AG éduc, AG interpro) numériquement faibles. Et les AG sur les lieux de travail restent peu fournies. La grève reconductible est réelle dans deux secteurs, l’éduc et les cheminots, mais y est très minoritaire. Or ce sont ces équipes qui portent les actions de blocage et les rendez-vous en dehors des dates de l’intersyndicale nationale. Les manifs massives regonflent mais la fatigue se fait sentir pour les équipes militantes. Sans perspective de grève générale, combien de temps pourra-t-on tenir la « bordélisation » que permettent, avec succès pour l’instant au vu de l’isolement du pouvoir, les blocages, les manifs massives et des grèves reconductibles sectorielles ?
La manif du jeudi 23 mars a regroupé 45 000 personnes et a vu la jeunesse massivement mobilisée. Le soir 1 000 étudiantEs se retrouvaient en AG à la fac de Lettres, Paul-Valéry. Un tournant dans la mobilisation ?