Une mobilisation visant à la désobéissance est organisée le 26 janvier dans neuf lieux en France contre l’ordre national infirmier. Celui-ci tente de s’imposer par la force, alors que 87 % des infirmières ne sont pas allées voter aux élections organisées en avril 2008. Cette abstention massive marque un manque d’intérêt mais surtout un fort mécontentement à l’égard de cette instance, qui subordonne le droit d’exercer à l’inscription à l’ordre et au paiement d’une cotisation de 75 euros. Sinon des sanctions telles que deux ans de prison, 300 000 euros d’amende et l’interdiction d’exercer peuvent être décidées à leur encontre. Il ne reste que quelques jours aux infirmières pour adhérer, mais, comme les kinésithérapeutes qui résistent depuis trois ans, elles sont bien décidées à ne pas se laisser faire. Corporatiste, réactionnaire, cet ordre infirmier ne met pas en avant la défense des intérêts des salariés, bien au contraire. Son objectif est de contrôler l’accès au métier et sa déontologie, mais aussi de faire disparaître les actions syndicales présentes dans ce secteur. Les infirmières comme les kinésithérapeutes et les orthophonistes n’ont pas besoin d’un ordre privé. Il existe déjà pour les infirmières un conseil supérieur professionnel pour réguler l’exercice du métier ainsi qu’un décret qui définit les compétences.
Une intersyndicale est en marche pour l’abrogation de la loi qui a créé l’ordre. L’objectif est également d’obtenir davantage de moyens afin de permettre aux infirmières de remplir leurs missions au quotidien dans de bonnes conditions de travail pour une meilleure prise en charge des patients. Ce qui veut dire l’arrêt des suppressions de postes et des moyens financiers notamment pour sauver l’hôpital public. Les infirmières du public auront un autre motif pour se mobiliser. En effet, un changement de statut est en cours pour les faire passer de la catégorie B à la catégorie A, sans réelle avancée salariale, mais en reculant de 5 ans l'age du départ à la retraite.Nsuni Met