Mercredi 3 mars, les salariés de Total et de Philips se retrouvaient, une fois de plus, aux côtés des Conti et des Goodyear, à l’appel de l’union locale CGT d’Amiens pour soutenir un salarié de DHL victime de la répression patronale. Lundi 8 mars, devant la tour Total de La Défense, ils unissaient leurs voix et leurs colères contre les patrons licencieurs. Nous étions attendus et accueillis chaudement par les CRS et les gaz lacrymogènes. Mais après avoir bien toussé et essuyé quelques larmes, nous nous sommes séparés en nous disant : à bientôt ! Xavier Mathieu, porte-parole des Conti, avouait pourtant que c’était sa première expérience de lacrymos ! Pour Philips, la décision de justice a imposé à la direction de revoir sa copie – c’est-à-dire trouver une autre solution que le licenciement des 230 salariés du site. Mais ce n’est qu’un chiffon aussi jetable que les salariés, car la direction va représenter le même plan de fermeture du site sans se préoccuper davantage des conséquences sociales. De la même manière, Total représente le même plan de liquidation du site de Dunkerque en rejetant toute responsabilité en ce qui concerne les 400 salariés des entreprises sous-traitantes. Depuis des semaines, voire des mois, les chemins de ces sacrifiés de la loi du profit se croisent et se recroisent, toujours prêts à se soutenir les uns les autres dans leur difficile combat. Dommage que les responsables syndicaux nationaux (hormis ceux de Solidaires) n’aient pas la même obstination. Ni la volonté d’unir toutes ces batailles dans un grand rassemblement pour l’interdiction des licenciements.