L’agence Pôle emploi de Paris-Laumière est ce qu’on appelle un petit site : à peine une trentaine d’agents (toutes catégories d’emploi confondues) au lieu des 41 prévus. La charge de travail est quant à elle bien présente et en perpétuelle augmentation.
Après différentes alertes émises à l’attention de la direction et sans réponse de cette dernière, une majorité du personnel a décidé d’utiliser son droit de grève pour se faire entendre.
C’était le 1 2 juin. Devant l’inertie des instances dirigeantes, le mouvement a été reconduit. Durant 5 jours. 5 jours pour obtenir les moyens de travailler et ainsi de rendre un meilleur service public de l’emploi.
Plusieurs éléments sont à souligner : 1 / l’auto-organisation du mouvement (assemblée générale des grévistes décisionnaire, les syndicats présents étaient quant à eux en appui aux décisions prises) ; 2/ la durée du mouvement (rare à Pôle emploi) ; 3/ les actions mises en place par les agents grévistes (interpellation des usagers, des politiques, communication envers les agents de Pôle emploi en Île-de-France, blocage et fermeture de l’agence durant 2,5 jours, occupation de la direction générale…) ; 4/ la médiatisation du mouvement ; 5/ le début de convergence avec les secteurs en lutte et, plus précisément, avec les associations de chômeurs, les intermittents et précaires.
La direction régionale a cédé au cinquième jour, durant l’occupation de près de six heures de la direction générale par les agents grévistes, soutenus par des militants syndicaux ainsi qu’une trentaine de chômeurs, intermittents et précaires.
Cette lutte est riche d’enseignements… Elle montre qu’un collectif déterminé et majoritaire peut obtenir satisfaction.
Elle montre que l’ouverture du mouvement aux autres secteurs est une nécessité. De fait, même si les revendications des agents grévistes pouvaient paraître très locales, elles se faisaient l’écho d’une difficulté plus générale : l’absence de moyens pour le service public de l'emploi. Et d’une manière encore plus globale, elles ont remis en cause les politiques antisociales menées depuis des années. Alors oui. Nous somme tous concernés et c’est tous ensemble que nous arriverons à changer cette société!