À La Poste SA, les restructurations s’enchaînent dans tous les secteurs, entraînant casse de l’emploi (-40 000 en cinq ans) et aggravation sans précédent des conditions de travail. Face au rouleau compresseur, de nombreux postiers réagissent et il ne se passe pas une semaine sans une grève. Dans les Hauts-de-Seine, ce printemps, à l’occasion d’un mouvement touchant quatre bureaux, les patrons de La Poste ont fait la démonstration de leur volonté répressive. Ainsi, 24 grévistes ont été sanctionnés et trois militants de SUD (et du NPA) viennent de passer en conseil de discipline. La Poste demande le licenciement de Gaël, seul contractuel des trois. Son statut de salarié protégé oblige La Poste à demander l’autorisation de l’Inspection du travail pour pouvoir le virer. Et si La Poste ne l’obtient pas, elle devra faire appel... auprès du ministre du Travail, Éric Woerth ! Elle n’est donc pas encore tirée d’affaire. Yann et Bertrand écopent respectivement de deux ans (dont six mois avec sursis) et un an (dont trois mois avec sursis) d’exclusion de service.Toutes ces sanctions seront contestées dans les tribunaux... et certainement aussi dans la rue. Le mardi 31 août, près de 200 personnes sont venues manifester leur soutien. En sanctionnant des militants, La Poste tire sur la ficelle de la peur. Le mouvement social lui donnera sans doute tort : en cherchant à couper des têtes au moment où le climat social se réchauffe, elle risque au contraire de susciter de nouvelles vocations. Erwan Piam