Pour le gouvernement, les règles fixées par la loi Fillon de 2003 doivent évidemment s’appliquer : l’allongement, estimé par l’Insee, de l’espérance de vie entraîne mécaniquement l’augmentation du nombre d’années de cotisations. Pour les salariéEs néEs en 1955 cela porte à 41,5 le nombre d’années de cotisation nécessaires pour une retraite à taux plein. Déjà touchéEs par le relèvement de l’âge légal prévu par la réforme de 2010, ils/elles ne pourront liquider leurs droits à la retraite avant 61 ans et huit mois, quelle que soit leur durée de cotisation.
C’est la logique comptable s’appuyant sur les travaux du Conseil d’orientation des retraites (COR), mis en place par Jospin, auquel les principales confédérations syndicales s’obstinent à participer, qui s’applique inexorablement. À moins que l’allongement de la durée du travail ne finisse par raccourcir l’espérance de vie.
Le gouvernement, aux ordres du Medef, nous fait payer cash, par l’augmentation du nombre de trimestres au travail, notre droit à la retraite en bonne santé, avec un niveau de pension correct. Avec plus de 3 millions de chômeurs et l’expulsion des « seniors » de l’emploi, il ne s’agit pas tant de nous faire travailler plus longtemps que de réduire le niveau des pensions. C’est un choix de société sur lequel les candidats à la primaire du Parti socialiste sont plus que prudents. Au-delà de l’engagement de revenir à l’ouverture des droits à la retraite à 60 ans, le Parti socialiste a entériné l’allongement de la durée de cotisation.
Or cette condition nécessaire pour pouvoir partir à la retraite à taux plein, sans pénalité financière, pèse lourd sur le niveau des pensions. Il ne suffit pas de nous « donner le droit » de partir à 60 ans, si c’est pour être au bord de la misère !
Il s’agit une fois de plus de prendre l’argent où il se trouve en augmentant les salaires, en supprimant le chômage. C’était l’exigence portée par les manifestants de 2010. Elle reste plus que jamais d’actualité.