Depuis mois, des milliers de salariés luttent contre les fermetures de sites et les licenciements. Des milliers sont victimes de licenciements individuels pour des fautes imaginaires. D’autres acceptent des ruptures conventionnelles.
Avec 1 000 licenciements par jour, 30 000 par mois, c’est une véritable saignée que subit la classe ouvrière. Le prétexte est connu : la crise. Les causes aussi : le système capitaliste ne se maintient qu’au prix de crises répétées qui engendrent chômage, misère et guerres.
Pour en sortir, patronats et gouvernements ont une solution : détruire les emplois, écraser les salaires, augmenter la productivité, c’est-à-dire dégrader nos conditions de travail. Le tout, avec des aides généreuses accordées aux banques et aux entreprises.
Les réponses des syndicats et partis de gauche sont de deux types : soit acceptation loyale du cadre capitaliste avec, comme seuls garde-fous, des Plans de sauvegarde de l’emplois négociés « honnêtement ». Soit une politique industrielle nationale qui esquive les questions qui fâchent dans le cadre du système : qui décide de produire quoi ? Comment produit-on ? Et tous se retrouvent dans le vote d’aides aux entreprises dans les exécutifs départementaux ou régionaux.
Inutile de convoquer économistes ou experts pour qu’ils bâtissent des plans de relance, de réindustrialisation, de défense de l’économie nationale.
Luttons dès maintenant pour une société dont l’objectif soit la satisfaction des besoins du plus grand nombre, sans dégrader l’environnement ni mettre en péril la planète.
Il faut arrêter la destruction des services publics : dans la santé, dans l’éducation, dans les secteurs de l’énergie et de la communication, partout où privatisation et rentabilisation entraînent des milliers de suppressions de postes.
Il faut développer la lutte contre tous les licenciements, contre la dégradation des conditions de vie et de travail qui conduisent des salariés au suicide, pour des salaires qui ne permettent pas seulement de survivre grâce aux crédits « revolvers ».
Plutôt que de se tuer au travail, il faut réduire massivement le temps de travail et partir plus tôt à la retraite.
Pour gagner sur l’emploi, il faut un rapport de forces, un affrontement politique au moins national. C’est à cela que nous œuvrons. La manifestation du 22 octobre ne saurait être qu’un premier pas dans cette voie à condition qu’elle ne reste pas sans lendemain.
Robert Pelletier