Le 1er décembre a lieu la Journée mondiale de lutte contre le sida. En France, la situation dramatique qui touche les personnes atteintes du VIH est loin d’être une priorité pour le gouvernement.Mercredi 1er décembre, dans le cadre de la Journée mondiale de lutte contre le sida, une manifestation a lieu à Paris, à l’appel des organisations de lutte contre le sida et l’homophobie.Enrayer l’épidémie est une question de volonté politique, mais les gouvernements et les multinationales font le choix de laisser mourir les personnes séropositives.Sarkozy et ses gouvernements successifs privilégient des positions électoralistes et idéologiques, au mépris des questions de santé publique. Refuser d’ouvrir des salles de consommation à moindre risque, qui permettraient aux usagerEs de drogues d’avoir accès à du matériel d’injection et de sniff propre et à un encadrement médical et social est criminel. Renforcer encore les lois sécuritaires en visant une fois de plus des populations de « seconde zone », particulièrement touchées par la pandémie, est un assassinat organisé. Les sexworkers, les usagerEs de drogue, les migrantEs, les prisonnierEs sont encore un peu plus éloignéEs des structures de dépistage, des campagnes de prévention, des soins et du suivi médical et social. Les récentes dispositions législatives prises contre les étrangerEs malades relèvent du crime d’État : l’amendement Mariani, qui restreint l’accès à un titre de séjour pour soins, et le forfait d’accès à l’Aide médicale d’État, signent l’arrêt de mort de milliers de personnes séropositives.L’homophobie d’État dans laquelle le gouvernement a choisi de se cantonner, refusant aux homosexuelLEs et transexuelLes les mêmes droits qu’aux hétérosexueLEs, contribue à perpétuer la stigmatisation, les discriminations et l’exclusion, facteurs de propagation de l’épidémie...La droite assume de manière décomplexée son homophobie en s’opposant activement à ce que les LGBT1 bénéficient de la même protection personnelle, sociale, fiscale et patrimoniale que la population hétérosexuelle, par exemple via l’accès au mariage pour les couples de même sexe.La casse organisée du système hospitalier public et de l’assurance maladie solidaire, initiée dès 2004 par Xavier Bertrand, aujourd’hui à nouveau ministre de la Santé, laisse les séropositifVEs précaires en dehors d’un système de soins adapté. En Île-de-France, région qui regroupe 50 % des personnes vivant avec le VIH en France, l’AP-HP2 supprimera d’ici quelques mois 4 000 postes médicaux et socio-médicaux, poursuit ses « restructurations » en fermant des services et économise sur la prise en charge des malades et sur la permanence des soins. Aucune mesure n’est prise pour les Départements français d’Amérique (DFA), où l’épidémie est particulièrement active, notamment chez les femmes.À l’international, la France n’a pas tenu ses engagements de financement du Fonds mondial de lutte contre le sida. L’effet d’annonce de Sarkozy, promettant une dotation annuelle de 360 millions d’euros, est une insulte aux malades et aux mortEs du Sida. 600 millions par an sont nécessaires et représentent à peine un dixième des profits d’une seule grande banque française.La France a cédé au lobby de l’industrie pharmaceutique : sur la scène européenne, les accords Acta (Anti-Counterfeiting Trade Agreement) qui menacent la liberté des internautes et des logiciels libres, s’attaquent également à la production de médicaments génériques, les amalgamant à de la « contrefaçon », préservant ainsi les seuls intérêts de Big Pharma, en renforçant de manière démesurée le pouvoir du copyright.L’UMP au pouvoir a choisi de laisser mourir les malades du sida, en France et ailleurs, pour continuer à engraisser les multinationales et, dans le même temps, pour capter les voix de l’extrême droite.Cécile Lhuillier1. Lesbiennes, gays, trans, bisexuelLEs.2. Assistance publique-hôpitaux de Paris.
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