Le 16 décembre, la sixième séance de négociations sur l’assurance chômage se tenait. Sans que le projet du Medef ne change radicalement.
En matière de « traitement » du chômage, le projet du Medef tourne autour de deux questions principales. Tout d’abord, celle de la baisse des cotisations. Seule la CGT s’est déclarée opposée à cette baisse, même conditionnelle.
Ensuite, la question de la filière unique, pour laquelle trois principes sont affirmés : la durée d’affiliation ouvrant droit à l’indemnisation serait de cinq mois ; la durée d’indemnisation serait égale à 90 % de la durée d’affiliation (contre 80 % dans le projet précédent), alors qu’aujourd’hui, pour certaines filières, elle est supérieure à la durée d’affiliation ; la durée maximale d’indemnisation serait de 22 mois (contre 23 aujourd’hui), sauf pour les plus de 50 ans.Le projet comporte également des dispositions particulières.
Pour les « seniors », après avoir affirmé que le maintien d’une durée d’indemnisation « trop longue » risquait de ne pas inciter les chômeurs de plus de 50 ans à chercher un « job », le Medef revient à la durée de 36 mois. Concernant les possibilités de cumul entre indemnisation et activité réduite, le Medef propose de les limiter encore : ce cumul ne serait possible que durant six mois (contre quinze actuellement) pour les moins de 50 ans et durant dix-huit mois (aucune limite actuellement) pour les plus de 50 ans.
On le voit, ces projets visent à exclure toujours plus de chômeurs de l’indemnisation (entre 180 000 et 300 000, selon les calculs d’AC !). Le représentant du Medef dans ces négociations parle d’une « ambiance constructive » et « apaisée », confiant en la possibilité d’aboutir à un accord.
Tâchons de démentir cette confiance. La manifestation réussie du 6 décembre et le rassemblement du 16 décembre (2 000 personnes, essentiellement des intermittents) sont des appels aux négociateurs à ne pas signer cette convention de régression.