Comme il s’y était pourtant engagé lors de l’adoption de la loi Woerth sur les retraites, le gouvernement n’a toujours pas mis en œuvre un système permettant de considérer les périodes de travail en détention comme des périodes de cotisation à l’assurance vieillesse à part entière. Actuellement, un salarié percevant le Smic peut valider quatre trimestres par an pour sa retraite. Mais un détenu qui travaille ne peut en valider qu’un ou deux du fait de la faiblesse de sa rémunération (343 euros par mois en moyenne). Il faut en effet toucher au moins 1 722 euros par trimestre pour pouvoir le valider. Les détenus, surexploités en n’étant pas payés au niveau du Smic, sont par contre soumis à la loi commune concernant leurs retraites. Pourtant les règles pénitentiaires européennes stipulent que « tous les détenus devraient recevoir une rémunération conforme aux salaires pratiqués dans l’ensemble de la société ». L’observatoire international des prisons (OIP) cite le cas d’un ancien détenu qui n’a acquis avec ce système que 35 trimestres pour 21 années complètes de travail, soit plus de deux fois moins qu’un salarié ordinaire. Après de longues années de travail en détention, les anciens détenus sont ensuite condamnés à la misère une fois libérés.