Au moment où les scores du Front national augmentent particulièrement dans les zones périurbaines, la lecture de ce livre donne quelques clés intéressantes.
Pour l’auteur, ces zones pavillonnaires vont de pair avec une idéologie aussi bien individualiste, hygiéniste que sécuritaire, conséquence de l’organisation de l’espace tel qu’elle existe dans ces lotissements.Des rues perpendiculaires, un espace quadrillés pas des ronds-points qui se suivent sans fin mais sont toujours fleuris quand ils ne recueillent pas l’œuvre de l’artiste local, des maisons à coûts plus que serrés pour rentrer dans le petit budget des acquéreurs, construites avec des matériaux de qualité médiocre qui se dégradent bien plus rapidement que le remboursement du crédit, l’omniprésence de la voiture sans laquelle rien n’est accessible, les services publics en berne...
Parfois, il reste un centre-ville qui se résume souvent à une rue piétonne dans laquelle les boutiques appartiennent à de grandes chaînes nationales ou internationales. On y trouve également un marché pour faire authentique, mais les courses se font nécessairement dans les hypermarchés où l’on déambule de rayon en rayon sur fond de musique d’ascenseur.
Dans les lotissements, le lien social est inexistant, les murs entourent les pavillons et chacun reste chez soi. Mais les habitants veulent rester en bonne santé et pour cela n’hésitent pas à s’inscrire à un club de gym...L’essai donne une vision assez précise de ces fameuses zones périurbaines et de leurs habitants. Il a toutefois tendance à présenter ces derniers comme des « cerveaux disponibles » prêts à gober sans aucune remise en cause toute l’idéologie libérale sur les « classes moyennes », ce qui peut donner un certain sentiment de malaise...
Dominique Angelini