Entre les pubs qui vantent les vertus de la dernière Wii avec ses coachs personnalisés et sa capacité à mesurer ce qu’il faut perdre et là où il faut le perdre, les pages « bouger » des magazines féminins et la prolifération des salles de sports, difficile de ne pas penser qu’on se sentirait bien mieux si on faisait un peu de sport. Et que, quand même, Rabelais n’avait pas complètement tort lorsqu’il prônait, le désormais adage, « un esprit sain dans un corps sain ». Alors, chaque année, août (à moins que ce ne soit la fin décembre) est l’époque des grandes résolutions sportives. C’est décidé, on va s’inscrire dans un nouveau cours – salsa, capoeira ou abdo-fessiers –, la motivation est bien là. La première séance est géniale, on s’épuise en rythme, on en sort épanouiE... ça fait du bien ! Deux jours plus tard, les courbatures arrivent, mais ça prouve qu’on a bien travaillé et on y retourne sans y penser. Le troisième, la salle a commencé à se vider... Et puis, la rentrée passe, les températures baissent, l’hiver approche... Finalement, on va plutôt rentrer manger des sushis. Après avoir raté quelques cours, ça ne vaut plus le coup. Pas grave, le jogging ou la piscine, c’est bien aussi... Coup de fil aux amiEs : c’est plus sympa à plusieurs. Ce sera chaque vendredi, c’est promis. La fin de la semaine approche, on commence à redouter le moment où il faudra partir courir et l’idée de se mettre en maillot de bain quand il fait 5° dehors, refroidit quelque peu. Ça nous saoule mais on s’est engagéE, on ne va pas planter ceux ou celles qui ne nous avaient rien demandé... Alors, on assume pour cette fois, mais pour les prochains rendez-vous... on verra bien. En réalité, on lâche, culpabilisé. Oui, le sport, c’est bon pour la santé mais pour beaucoup d’entre nous, c’est une torture psychologique en amont, un moment désagréable sur le coup et des douleurs en aval. Alors, exigeons l’arrêt de la tyrannie du sport et restons flasques si on veut ! CherE lecteur-lectrice, si toi aussi tu en as marre qu’on voie ton nez au milieu de ta figure, si tu ne veux plus culpabiliser quand tu ouvres ton frigo ou que tu oublies la fête des mères, bref si tu as repéré une norme qui te pourrit l’existence, ton témoignage est le bienvenu. Si en plus tu as adapté le piège à ours à cette nouvelle chasse ou inventé un nouveau miroir aux alouettes, contacte la rédaction de Tout est à nous ! qui se chargera de sa (re)production à grande échelle. Toi aussi devient unE serial norm killer-euse.