Il est temps de parler collectivisation, abolition des privilèges masculins et d’un avenir où tout le monde fera pipi et caca ensemble dans l’harmonie d’une société sans cabine. Vous l’avez compris : je veux parler des toilettes mixtes, voire des open-toilettes. D’aucun peut constater que les toilettes publiques sont des lieux hautement sexués qui, de plus, favorisent les inégalités. 1/ Il y a toujours une queue plus longue pour les toilettes des filles. 2/ La situation est intolérable pour les personnes trans, intersexes, celles qui se sentent homme ou femme selon les jours... 3/ Les diverses installations sanitaires sont particulièrement adaptées aux hommes. 4/ Ces derniers n’hésitent pas à uriner hors des sentiers battus (j’ai vu plusieurs fois des individus uriner sur les sanisettes, je trouve ça assez étrange…). Face à cette situation intenable et révoltante, je propose 1/ d’interdire les toilettes non mixtes. 2/ de développer les urinoirs unisexes (oui ça existe : http://fr.wikipedia.org/wiki/Urinette) et d’obliger les hommes à prendre la « position du skieur » beaucoup plus hygiénique. Bien entendu, il conviendra de passer par une phase de transition afin d’éliminer toute forme de parurésie (on en apprend des mots dans ce normicide !) qui se verra accrue par la non-mixité. La question des toilettes est également cruciale pour les pays en développement : les toilettes (plutôt leur absence) tuent (avec les maladies). Les politiques de développement actuelles prônent le paiement des services élémentaires (eau, électricité) arguant de la « responsabilisation » des populations. Le problème n’est pas simple mais il mérite réflexion. Camarades, luttons ensemble pour un monde d’urinoirs unisexes, égalitaire, fraternel et sans queue !Le normicide est un texte court qui raconte une expérience individuelle, donc subjective, sans prétendre au traitement exhaustif du sujet abordé. Il ne s’agit pas de créer des contre-normes, mais de déconstruire avec impertinence celles qui nous cernent, et d’inviter chacunE à l’autodétermination. Soumis à la réflexion collective, il devient politique. Les textes sont retravaillés et assumés par l’équipe Normicides, c’est pourquoi ils ne sont pas signés individuellement. CherE lecteur-lectrice, si toi aussi tu en as marre qu’on voie ton nez au milieu de ta figure, si tu ne veux plus culpabiliser quand tu ouvres ton frigo ou que tu oublies la fête des mères, bref si tu as repéré une norme qui te pourrit l’existence, ton témoignage est le bienvenu. Envoie-le à la rédaction de Tout est à nous ! qui le transmettra à l’équipe Normicides.