Quatre mois après l’assassinat de leur frère par des gendarmes, Youssouf et Bagui seront jugés mercredi 14 décembre au tribunal de Pontoise. L’acharnement contre la famille Traoré doit cesser immédiatement. Soyons nombreux à la soutenir !
Depuis le 22 novembre, Youssouf et Bagui dorment en prison ! À la suite d’un conseil municipal houleux d’où les proches et la famille d’Adama avaient été expulsés, un retour collectif dans le quartier de Boyenval était violemment réprimé par les forces de l’ordre, entraînant des affrontements une bonne partie de la nuit. Arrêtés dès le lendemain, les deux frères d’Adama étaient mis en garde à vue puis écroués et poursuivis pour « outrages, rébellion, et menaces de mort contre agents dépositaires de l’autorité publique ».
Assa, leur sœur, serait également prochainement poursuivie pour avoir déclaré que « la maire de Beaumont-sur-Oise a choisi son camp, elle se met du côté des gendarmes, c’est-à-dire du côté des violences policières ».
Acharnement contre la jeunesse des quartiers populaires
Édile de Beaumont-sur-Oise depuis 2014, Nathalie Groux (UDI) n’a cessé de promouvoir une politique ultra sécuritaire censée mater les jeunes des quartiers populaires, notamment dans le quartier de Boyenval où réside la famille Traoré. Ainsi, elle a mis en place un « Peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie » (PSIG) particulièrement zélé... et haï des jeunes, victimes quotidiennement de contrôles d’identité au faciès et d’arrestations arbitraires.
Présenté dans un premier temps comme un « accident », une « défaillance cardiaque », l’assassinat d’Adama n’a dû qu’à la détermination de sa famille, soutenue par le collectif Urgence notre police assassine, pour qu’enfin l’instruction admette qu’il était décédé des suites des violences qu’il avait subies.
C’est donc dans ce lourd contexte que se déroulera l’audience de mercredi prochain. L’incarcération et les poursuites engagées contre Youssouf et Bagui doivent cesser. L’acharnement contre la jeunesse des quartiers populaire concerne l’ensemble de notre camp social : ras-le-bol de vivre dans cet état permanent de contre-insurrection préventive !
Alain Pojolat