Des interpellations avaient eu lieu à Strasbourg lors de la manifestation interdite du 13 octobre 2023 en soutien aux droits des PalestinienEs (voir l’Anticapitaliste n° 680). Notre camarade Alain avait passé 37 heures en garde à vue, s’était vu signifier un contrôle judiciaire jusqu’à son procès qui s’est tenu le 30 novembre pour « violences sur deux agents dépositaires de la force publique ».
De nombreux militantEs d’associations, de syndicats et de partis politiques ont manifesté leur soutien le jour de l’audience autour d’un « café » de la solidarité organisé devant le tribunal par le NPA 67.
La relaxe, et pas de dommages et intérêts
Certains d’entre eux ont pu assister à l’audience pour applaudir la relaxe de notre camarade défendu comme d’habitude par maître Dole. Aucun des faits reprochés à Alain n’a été démontré, les vidéos des caméras de surveillance installées devant le commissariat de police, où se sont produits les faits, n’étaient pas exploitables. Comme par hasard ! Motif invoqué : « angle de prise de vues mauvais » ! Les flics avaient eux carrément oublié d’allumer leurs caméras portées.
Heureusement, restaient les photos prises par un militant du NPA 67 projetées à l’audience et qui ont permis sans ambiguïté de disculper Alain des faits de violence. Même le Procureur a requis la relaxe et a débouté les deux flics de leur demande de dommages et intérêts pour le préjudice qu’ils auraient subi : un coup d’épaule.
Une première judiciaire
En revanche, l’avocate d’Alain a demandé des dommages et intérêts à l’encontre des Bleus pour procédure abusive, ce qui est manifestement une première judiciaire. Après suspension de séance, la juge a estimé ne pas y faire droit au motif que l’engagement des poursuites résultait du Procureur et non des flics qui n’ont fait que se constituer parties civiles. Si ceux-ci avaient été à l’origine d’une plainte contre notre camarade, la demande aurait été recevable. N’hésitons pas à l’avenir à exploiter cette piste qui peut freiner l’ardeur des flics à se faire un 13e mois sur le dos des poursuiviEs.
Cette affaire est la quatrième relaxe pour Alain en trois ans, la police strasbourgeoise s’acharnant sur notre camarade particulièrement actif à dénoncer les violences policières. Si la justice est capable du pire, à Strasbourg, elle continue à désavouer la police. Cela nous conforte dans notre volonté de défendre le droit de manifester quoi qu’il en coûte.