Tenir plusieurs ateliers autour de la mobilisation sur les retraites était une évidence après une année marquée par une des plus importantes mobilisations sociales depuis 25 ans, y compris sur ce thème.
Les bilans ont occupé une part importante des débats. Tout en soulignant qu’il était encore un peu tôt pour les tirer tous, les intervenantEs s’accordaient pour affirmer qu’au-delà de la défaite qui permet au gouvernement de mettre en place sa contre-réforme, on pouvait relever de nombreux points positifs permettant d’entrevoir de nouvelles mobilisations… gagnantes.
Tout d’abord, dans le cadre de mobilisations exceptionnelles, c’est la généralisation géographique des manifestations particulièrement dans les villes « moyennes » à l’instar de ce qu’avait mis en évidence les Gilets jaunes. Ensuite toutEs s’accordaient sur le rapide élargissement social et politique du mouvement aux revendications féministes, écologiques, celles portées par la jeunesse, remise en cause du travail aliéné, radicalisation sur les questions démocratiques, contre la répression et le racisme systémique. Une dimension globale permettant de décloisonner etd’avancer dans la prise de conscience que l’on retrouvait dans l’intitulé d’un des ateliers : « Tout le monde déteste le pouvoir ».
A contrario, et engageant dans la foulée les débats sur les perspectives, c’est la faiblesse des grèves et en conséquence celle de l’auto-organisation qui ont fait débat. Des faiblesses pesant lourdement dans les causes de l’échec mais qui interrogent aussi, surtout, sur les prochaines mobilisations et les possibilités de victoires. Si les interactions entre le « social » et le « politique » ont permis une décrédibilisation du pouvoir elles n’ont pas ouvert la voie à une politisation des formes de luttes permettant à la fois de peser sur le rapport de forces et d’indiquer des pistes pour mettre en cause un système capitaliste dont les crises s’amplifient et se renforcent.
Si la tactique des grèves « saute-mouton », les batailles pour un leadership de la mobilisation ont été pointées, militantEs, responsables politiques et syndicaux présentEs s’accordaient pour dire que ce sont de vastes chantiers qui restent ouverts pour « changer la donne » dans les prochaines luttes sur la Sécu, les services publics, les salaires, la démocratie, etc. Des victoires nécessaires pour l’immédiat et au regard des prochaines échéances politiques.