À l’occasion du film « Il nous reste la colère » sur la lutte contre la fermeture de l’usine Ford à Bordeaux, un voyage militant en Belgique a été organisé par les camarades de la Gauche anticapitaliste (GA), organisation proche du NPA, en lien avec les équipes militantes du CADTM (comité pour l’annulation de la dette du tiers-monde), Attac Belgique, la Fondation Léon-Lesoil.
À la base, trois projections étaient programmées : dans un amphi de l’Université libre de Bruxelles, où 350 personnes se sont réunies ; dans le cinéma associatif historique de Liège, Les Grignoux, qui a rassemblé 300 personnes ; et à Namur, sur un lieu associatif autogéré « La Casserole » avec 120 personnes.
Mêmes besoins de dignité de chaque côté de la frontière
Ce furent autant d’occasions de discuter des luttes d’hier et d’aujourd’hui, à partir de celle pour la défense des emplois directs et induits, pour en venir à celle des salariéEs des magasins Delhaize en grève ces dernières semaines contre la « franchisation » (vente de la marque) qui se traduit par une série de remises en cause de droits sociaux, ou même à celle contre la réforme des retraites en France, très suivie en Belgique.
Les luttes, d’un pays à l’autre, surtout quand on a à peu près la même langue, sont très communicatives, on se comprend tout de suite et on voit vite que nous partageons les mêmes colères, les mêmes besoins de dignité.
Autour du film mais aussi entre les projections, avec le public comme entre militantEs, nous avons discuté de l’histoire des révoltes, de luttes des classes, de luttes contre les oppressions, de l’horreur du colonialisme (Congo), de l’aberration de la monarchie (non, on ne parle pas de Macron mais plutôt des rois belges), de l’exploitation dans les mines et la sidérurgie puis des licenciements massifs dans ces industries, de la brutalité du capitalisme avec la destruction des services publics…
Meeting internationaliste
Nous avons participé à la journée « anticapitaliste » organisée par les camarades de la GA, avec plusieurs débats et un meeting internationaliste en clôture nommé « la tendresse entre les peuples ». S’y sont succédé les interventions de camarades ukrainiennes sur la guerre d’invasion de Poutine, en solidarité avec le peuple ukrainien, anglais sur les grève au Grande-Bretagne, iranienne sur la révolte des femmes et du peuple contre les mollahs, espagnol sur la « gauche » au pouvoir, éternelle déception ou trahison, française, c’est-à-dire nous, le NPA, sur la bataille des retraites et la terrible « tendresse » entre le pouvoir et les manifestantEs, belge bien sûr pour parler situation et perspectives.
Ces 3-4 jours de rencontres-discussions sont importants car ils permettent d’apprendre beaucoup sur ce qui se passe à côté, de tisser et de renforcer des liens humains et militants qui sont nécessaires, des liens de solidarité, de coopération, des liens internationalistes. Nous avons pu d’ailleurs amorcer une action commune entre camarades du NPA lillois et camarades bruxellois de la GA à l’occasion de la venue de Macron à Ostende deux jours après. Car il faut le dire, nos camarades aimeraient bien que la lutte en France provoque un sursaut en Belgique en lançant chez eux aussi une bataille politique pour la retraite à 60 ans.