Le 23 octobre, les (JA) Jeunesses anticapitalistes ont été à l’initiative d’une réunion publique en présence du sociologue Ugo Palheta, auteur de plusieurs ouvrages sur l’école et le fascisme. Dans le livre paru aux Éditions d’Amsterdam, Extrême droite : la résistible ascension qu’il a récemment coordonné, on retrouve une riche boîte à outils pour analyser l’évolution des stratégies de l’extrême droite en France et en Europe et réfléchir aux moyens pour y faire face.
Les jeunes contre la barbarie
Héloïse des JA ouvre la discussion en rappelant le rôle des mouvements de la jeunesse dans les mobilisations actuelles, dans la construction de la solidarité envers le peuple palestinien, les luttes anticoloniales et antiracistes ainsi que dans l’animation des comités du Nouveau Front populaire. Puis Ugo Palheta prend la parole, captivant l’attention d’un public très jeune et intéressé pour plus d’une heure. Sa culture très solide en sciences sociales devient une arme stratégique au service des jeunes militantEs, syndicalistes et étudiantEs venuEs débattre avec lui au Moulin de Wazemmes.
Les visages de l’extrême droite
Le phénomène de l’ascension de l’extrême droite dans plusieurs pays du monde doit être interprété à partir de l’analyse de ses récents succès électoraux, du processus de légitimation de son discours dans les médias dominants ainsi que de ses politiques liberticides et autoritaires, une fois installée au pouvoir. Après avoir évoqué les différents visages que l’extrême droite peut prendre dans les pays où elle s’est imposée– comme en Hongrie, en Argentine ou en Italie – Ugo Palheta resserre sur la France et le Front national, sa matrice fasciste et ses liens avec les doctrines coloniales, la guerre en Algérie et l’antisémitisme.
Le combat unitaire pour vaincre l’extrême droite
Face au fatalisme ambiant, il invite les jeunes à se mettre en mouvement dans la bataille contre l’extrême droite. Statistiques à la main, il explique en effet que si elle fait de très bons scores parmi les ouvriers, elle n’a pas réussi à gagner les classes populaires ni les jeunes. En actualisant le travail d’Antonio Gramsci, il souligne que nous pouvons tous et toutes jouer un rôle clé dans la construction de l’hégémonie de notre classe. Il précise également que les luttes antiracistes, féministes, écologistes, contre l’autoritarisme et les violences policières doivent pouvoir s’inscrire dans un véritable combat politique pour l’unité, déterminant pour vaincre l’extrême droite.
Correspondante