Le NPA 45 avait eu le nez fin en décidant en décembre d’organiser pour février une réunion publique sur le féminisme avec Aurore Koechlin, membre de la commission nationale d’intervention féministe du NPA. Il s’agissait de discuter de notre stratégie et de populariser l’idée de la grève féministe le 8 mars. À Orléans, à l’image d’autres villes, il y a un renouveau du mouvement féministe, avec de nouvelles générations qui se mobilisent et de belles manifestations qui regroupent beaucoup de monde.
Hasard du calendrier ou non, cette réunion publique se déroule pendant la mobilisation contre la réforme des retraites, réforme qui va pénaliser et appauvrir davantage les femmes. Cette année, la grève féministe du 8 mars succède immédiatement à l’appel au blocage du pays le 7 par l’intersyndicale et à la reconduction de la grève par nombre de secteurs et syndicats. Le lien entre lutte contre le capitalisme et lutte contre le patriarcat se pose plus que jamais.
Réforme des retraites : une grave attaque contre les femmes
Devant une cinquantaine de personnes, notre camarade Juliette a introduit la discussion, en présentant la situation à Orléans et se réjouissant de la volonté annoncée de préparer un 8 mars en commun entre organisations syndicales et mouvement féministe. Elle a démontré en quoi la nouvelle réforme des retraites était une grave attaque contre les femmes et rappelé l’urgence de se mobiliser.
Aurore Koechlin a ensuite pris la parole. Elle a expliqué le contexte dans lequel ce 8 mars s’inscrivait : celui de nouvelles mobilisations de masse féministes à travers la planète, dont le point de départ est l’Amérique latine. Ces mobilisations, contre les féminicides et pour le droit à disposer librement de son corps, ont permis notamment d’arracher le droit à l’avortement en Argentine. C’est dans ce cadre-là que la question de la grève féministe du 8 mars a été posée de nouveau.
Lier le 7 et le 8 mars dans la grève reconductible
Elle a ensuite exposé les bases de la théorie de la reproduction sociale, montré à quel point le capitalisme et le patriarcat s’influencent et se reconfigurent en permanence. Elle a montré comment la crise du covid a révélé l’aspect central du travail reproductif (travail domestique, éducation des enfants, santé, etc.) et à quel point, parce qu’assigné aux femmes, il est déconsidéré alors qu’il est essentiel à la survie du capitalisme. Enfin, Aurore a insisté sur la nécessité de lier les 7 et 8 mars dans la grève reconductible et prolonger la mobilisation pour créer une situation explosive, changer le rapport de forces en construisant la grève générale féministe.
Des échanges ont ensuite eu lieu avec la salle, autour de la difficulté à mobiliser les syndicats, la construction du 8 mars, l’expérience de la Coordination nationale féministe, des AG féministes pour la grève ou de villes comme Blois, l’entrisme de groupes confusionnistes et essentialistes dans le féminisme… La réunion s’est conclue en chantant l’Hymne des femmes avant de prolonger les discussions autour d’un verre. Des contacts ont été pris et touTEs les présentEs sont satisfaitEs de l’initiative !