Le village vacances de Rives-des-Corbières, qui accueillait une nouvelle fois notre université d’été du dimanche 22 au mercredi 25 août, a bien affiché complet. Plus de 650 participantEs à Port-Leucate, cela malgré une situation sanitaire pleine d’inconnues. Une première réussite pour lancer une année militante qui s’annonce chargée.
Entre diffusion du variant delta et mesures autoritaires gouvernementales, en particulier la mise en œuvre du fameux pass sanitaire qui nous était imposée, bien des interrogations planaient sur cette nouvelle édition et sa fréquentation. Fort heureusement, dans un climat apaisé, les nombreux participantEs – habituels et nouveaux – ont été une nouvelle fois au rendez-vous, qui a réuni dans les différents ateliers proposés entre 300 et 400 personnes chaque demi-journée.
Nos invitéEs ont répondu présent !
Rendez-vous de dialogues et de débats, notre université d’été a donc reçu de nombreux invitéEs… Si nous avons dû déplorer l’absence des journalistes indépendantes Morgan Large et Inès Léraud (obligées d’annuler leur venue pour des raisons indépendantes de leur volonté), toutes les autres personnes annoncées depuis la présentation du programme sont venues, et même plus...
C’est ainsi que les participantEs ont aussi pu entendre l’avocat et militant de la LDH Arié Alimi, qui outre une intervention dans le cadre du meeting de l’université d’été, a également participé à un atelier contre les lois liberticides et les violences policières au côté d’Almamy Kanouté du comité Adama. Nous avons aussi pu profiter de l’intervention de Marlène Benquet, sociologue, dans le cadre d’un atelier passionnant consacré à la réorganisation du travail depuis le début de la pandémie.
À leur côté, nous avons assisté, dans le cadre des différents cycles proposés, bien fréquentés, aux interventions – expériences et expertises – de Yasmina Kettal, infirmière à Saint-Denis et membre du Collectif inter-urgence, Benoît Piédallu de la Quadrature du net au sujet de la collecte des données de santé dans le cadre d’une société de plus en plus de contrôle, Jérôme Martin, cofondateur de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament, dont l’expérience militante depuis la lutte contre le sida nous a aidés à mettre en perspective la question de la levée des brevets sur les vaccins, ainsi que le sociologue Philippe Lamy et l’économiste Claude Serfati sur la pression de l’extrême droite dans l’appareil d’État.
Sur différentes questions internationales, les trois ateliers autour de Gilbert Achcar, ont réuni à chaque fois entre 60 et 100 personnes. Nguebla Makaila, blogueur tchadien, ainsi que Mina Kherfi et Daniel Wea sur la Kanaky, étaient aussi présents, ainsi que Egoitz Urrutikoetxea sur l’actualité de la question basque. Crise sanitaire oblige, des connections en visio nous ont aussi permis des échanges passionnants avec Karina Nohales, militante féministe chilienne, ainsi qu’avec Ahlem Belhadj (Tunisie), Fatima Zahra El Belghiti (Maroc) et Amel Hadjadj (Algérie) dans un atelier consacré aux mouvements féministes dans les pays du Maghreb.
Enfin, confirmons la présence de Sarah Massoud du Syndicat de la magistrature et de l’écrivain réalisateur David Dufresne dans un atelier passionnant, l’historienne Ludivine Bantigny présente à plusieurs reprises dans notre programme, le militant antiraciste Omar Slaouti, Rachel Keke et Sylvie Kimissa, grévistes victorieuses de l’Ibis Batignolles, l’historien Arnaud Dolidier, François Coustal pour un retour sur l’histoire et l’héritage de la LCR, ou encore les écrivainEs Fatima Daas et Didier Castino, dont les ouvrages étaient bien entendu disponible à la librairie La Brèche.
Débats en journée...
Nécessaires retours sur l’année écoulée, questionnements voire confrontations sur l’orientation à défendre, rentrée sociale et politique à préparer, l’appétit pour le débat politique n’a pas manqué.…
Ainsi les quatre débats proposés par le comité exécutif ont tous été bien fréquentés, réunissant à chaque fois entre 75 et 130 participantEs. Mention spéciale au débat sur « Quelle organisation pour les anticapitalistes et les révolutionnaires » qui a permis dans un cadre un peu inédit un échange entre membres du NPA (à plusieurs voix) et représentantEs des collectifs « Se fédérer », « Rejoignons-nous » et de l’Union communiste libertaire.
Des organisations invitées il y en avait aussi dans les deux débats de 17h. Celui de dimanche, autour de la rentrée sociale et des perspectives de ces prochaines semaines, nous a permis d’entendre Nathalie Metche, membre de la direction confédérale de la CGT, Simon Duteil, co-délégué général de l’Union syndicale Solidaires, Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac, Boris Chenaud, membre de l’équipe d’animation nationale d’Ensemble !, et Hadrien Toucel, co-responsable du programme de La France insoumise. Celui du mardi a permis un échange militant autour de la prochaine élection présidentielle, avec Guillaume de Gironde et Malena de Haute-Garonne, représentant tous les deux Lutte ouvrière.
Mais de l’échange, du débat, il y avait dans toute l’université d’été : dans les différents cycles préparés en particulier par la commission santé sécu social et la commission nationale antifasciste (cf. comptes rendus dans ce numéro en pages 6-7), mais aussi dans les ateliers préparés et animés par les différentes commissions du NPA : ainsi ceux consacrés à l’écologie (dont un dernier mercredi après-midi consacré au nucléaire qui a réuni 60 personnes), aux questions LGBTI et féministes, au récent mouvement dans la culture, à la situation dans les établissements scolaires et à l’université... ainsi que bien entendu les séances élaborées par la commission formation qui retrouve chaque année un public avide de retours sur l’histoire du mouvement ouvrier.
Et ça continuait en soirée...
Durant ces quatre jours, nous avons aussi pu voir d’excellents documentaires et même un film de fiction en avant-première. Fedayin, le combat de Georges Abdallah, film documentaire consacré à un des plus anciens prisonniers politiques d’Europe ; Kombinat, film documentaire de Gabriel Tejedor projeté en avant-première en présence du réalisateur venu pour nous de sa Suisse natale, sur l’une des plus grandes usines d’acier et de fer de Russie ; Any Day Now de Hami Ramezan, film touchant (présenté lui aussi en avant-première) à hauteur d’enfant sur une famille migrante face au refus d’asile. MilitantEs d’un certain cinéma, remercions donc ici Niko du collectif Vacarme(s), ainsi que Sandrine Floch et Jean-Jacques Rue de Urban distribution pour nous avoir aidé à organiser ces soirées.
Enfin, si elle a dû faire face à une rude concurrence, nous ne pouvons pas ne pas lancer un dernier « Salut Gérard ! », nom de la soirée animée par l’historien Jean-Paul Salles afin de rendre hommage à Gérard Chaouat, immunologiste renommé, militant de IVe Internationale (ex-militant du NPA et de la LCR, membre d’Ensemble !), disparu en avril dernier.
Bref, une université d’été toujours très riche, et dont ce trop court article peine à rendre compte. Heureusement que d’autres pages de cet hebdomadaire y sont consacrées, en particulier pour parler du meeting qui a marqué le lancement de la campagne présidentielle du NPA et de son candidat Philippe Poutou. En tout cas, pandémie ou pas, les batteries sont pleinement rechargées, et même si la lutte des classes nous amènera cette année son lot de surprise, on peut assurément prendre déjà rendez-vous pour fin août 2022.